Laetitia Avia, pas encore tyran d’affaires!

Laetitia Avia, qui a porté le projet de loi scélérat Avia, contre la cyber-haine, voté aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, serait-elle bientôt l’arroseur arrosée de la lutte contre la haine?

Une enquête de Mediapart intitulée «Laetitia Avia, la députée LREM qui horrifie ses assistants» pourrait faire définitivement basculer l’image de cette macroniste de la première heure et porte-parole d’En marche. Cet article collectionne une masse de déclarations racistes, sexistes et homophobes en plus d’infractions caractérisées au code du travail, venant de pas moins de 5 anciens assistants. Un comble pour celle qui se dit le chantre de l’inverse, son «combat de toute une vie». Ce que contrecarre une de ses anciennes collaboratrices:

« Il y a un fossé entre les valeurs qu’elle défend publiquement et ce qu’elle a constatée en travaillant à ses côtés ».

On a vu toute la furie de cette femme contre les « trolls » et les « haters » à la tribune du Palais-Bourbon. Mais la verve des propos ne serait, selon les témoignages de ses anciens souffre-douleurs, que la face immergée de l’iceberg.


En marche ou crève

On savait d’ores et déjà que la députée de la 8e circonscription de Paris, avocate de profession, avait un comportement violent et incohérent, comme en atteste un article du Canard Enchaîné du début de la mandature. On y apprend qu’elle avait mordu à l’épaule (fait qu’elle a reconnu devant les policiers municipaux de Saint-Mandé (Madame Figaro), mais qu’elle ensuite niée devant la Presse) un chauffeur de taxi le 23 juin 2017 vers 23h30, lors d’une banale course de 12 euros, qu’elle a mis… 45 minutes à régler.

La plainte de la député pour séquestration n’a jamais aboutie. Et visiblement, cette épisode du taxi se doit de ne pas trop faire surface, surtout sur Wikipédia, puisqu’elle écrit à son équipe, selon Mediapart:

«Wikipédia, il y a plusieurs choses à faire. Il faut prendre le contrôle sur cette page. Il ne suffit pas juste de supprimer le paragraphe sur Le Canard enchaîné, il faut le réécrire de toute façon et le sourcer quand on le réécrit »

Le ministère de la vérité a officié sur le temps de travail parlementaire, puisque, selon les Numériques, les IP (adresses) de certains modificateurs de la fiches Wikipédia correspondent aux ordinateurs de l’Assemblée Nationale (Valeurs Actuelles, 13 mai 2020).

En l’espace de trois ans, six personnes ont déjà quitté l’équipe de Laetitia Avia. Une d’entre elles affirme que la députée s’est vantée de « l’avoir fait pleurer ». (Marianne, 13/05)

Pendant le confinement, elle a fait pression sur ses collaborateurs pour qu’ils télétravaillent depuis Paris, dont une jeune femme, malade auto-immune (et donc vulnérable au Covid-19) et qui travaillait depuis le Gard à l’époque (Capital). Laurence de Saint Sernin syndicaliste des collaborateurs de l’Assemblée Nationale, précise: ‘la députée ne cesse de lui demander de revenir. Elle met en danger sa collaboratrice, prend le risque de propager l’épidémie et ignore les règles liées au confinement de la population« . La député nie cette accusation, même si Libération détient des preuves du contraire et qu’elle reconnait à peine avoir sollicité le ministère de l’Intérieur en ce sens. Et les entorses au code du travail ne semblent pas étrangers à Laetitia Avia: Mediapart parle d’une « embauche d’une assistante obligée à travailler un mois sans être rémunérée ».

Un autre personne témoigne: « Travailler pour elle, c’était être sollicitée de 7 heures à 1 heure du matin. Même le week-end ». (20 minutes)


Sexisme, racisme, la totale…

A un employé d’origine asiatique, devenu son « bouc-émissaire » elle lance, par exemple:

«Tu es un faux Chinois, tu ne maîtrises pas Mac»

Sur le registre du sexisme, elle est en roue libre devant ses collaborateurs,. Ainsi, Nicolas, capture d’écran à l’appui, montre un visage haineux:

« Elle insulte souvent les députées qu’elle n’aime pas de « pute« , confie l’un de ses ex-collaborateurs, qui a gardé les messages en question. Elle se moque aussi beaucoup de leur physique. »

C’est ainsi qu’elle compare sa collègue Aurore Bergé au Pingouin de Batman, le défi. Dans le registre de l’homophobie, elle annonce en avril 2018 à ses collaborateurs avoir « voté l’amendement des PD«  (capture ci-dessous), en faveur des réfugiés LGBT (Marianne, op cit). Tous ces écrits et propos sont passibles de lois antérieures à la loi Avia.


La tyrannie du pouvoir

«Elle nous demandait de gérer ses rendez-vous personnels comme de prendre rendez-vous chez le notaire ou de réserver une place pour son mari à Roland-Garros».

Elle aurait également demandé à l’une de ses employées de lui «brumiser les jambes» en juin 2018, car elle souffrait de la chaleur, exhibé la photo du sexe d’un militant LREM sans son contentement, ou encore chargé l’un de ses collaborateurs de corriger ses copies de droit des sociétés alors qu’elle enseignait à Sciences Po. (Madame Figaro, op cit)

Pourquoi les victimes présumées de madame Avia n’ont-ils pas agit ? La déontologue de l’Assemblée nationale a été saisie au moins six fois sur le cas de la députée. Certes, la cellule anti-harcèlement n’existait pas encore, mais c’est surtout l’emprise qu’ils invoquent.

Un collaborateur: « À l’époque, on nous a seulement proposé un rendez-vous avec la déontologue et Laetitia Avia » (…) « Les collaborateurs qui vivent ce genre de harcèlement, ont l’habitude de se dire entre autres ‘non mais on ne va pas en parler à Richard Ferrand, ça le saoule’. (BFMTV)

La députée s’est défendu par l’attaque sur Twitter en brandissant une attaque en diffamation du journal d’Edwy Plenel, tout en présentant ses « plus sincères excuses à tous ceux qui ont pu se sentir heurtés ». Sibeth N’Diaye, elle, a parlé de rumeurs de presse. Du côté de Macron, on fait donc bloc… pour l’instant.

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