Vente d’Alstom énergie: la très vilaine affaire qui attend Macron à sa sortie de l’Elysée

Emmanuel Macron, pendant le temps où il était le ministre de l’économie (du 26 août 2014 au 30 août 2016), a vendu pléthore de joyaux de notre industrie aux étrangers. Que ce soit Alcatel-Lucent vendu au finlandais Nokia, Technip, cédé aux américains de FMC Technologies, ou Alstom énergie, son plus beau coup, mais aussi sans doute son plus tordu. Il aurait agi par dissimulation puisque ses déclarations devant des commissions d’enquêtes parlementaires sont entachés de graves soupçons de mensonges de la part de responsables en place au moment des faits voire de corruption (voir la dernière partie). Cela lui vaut personnellement une action en Justice qui ne manquera pas de lui revenir en boomerang à la vitesse du TGV à la fin de son mandat (le plus vite possible).


Alstom, une obsession ancienne pour le jeune loup de la finance

Un petit point historique d’abord: Alstom, entreprise française, créée en 1928, avait une activité stratégique avec sa branche énergie qui équipait (avec des chaudières, turbines et alternateurs) toutes sortes installations nucléaires, comme des centrales, les sous-marins d’attaque ou du porte-avions Charles de Gaulle. Elle était dans ce domaine en concurrence avec Thermodyn, une filiale de Général Electric. A l’époque le PDG d’Alstom est Patrick Kron.

Si c’est en novembre 2014, à la tête de Bercy, qu’Emmanuel Macron autorise l’achat de la branche énergie d’Alstom par le géant américain General Electric (GE) pour la coquette somme de 12,7 milliards d’euros, l’histoire remonte à bien plus loin dans le temps.


Macron aurait menti devant la représentation nationale

Cette vente, lui et le reste du gouvernement l’ont soi-disant appris par une dépêche de la chaîne de M. Bloomberg le 24 avril 2014: « Macron m’a fait un enfant dans le dos », dira Montebourg ».

C’est sur la « ligne Montebourg » que Macron livrera à la commission d’enquête de l’Assemblée Nationale présidée par Alain Marleix (voir plus bas) créé en octobre 2017 ce grand cri de sincérité:

« Le gouvernement a été mis devant le fait accompli » (Emmanuel Macron, ministre de l’économie et des finances, 11 mars 2015)

Dans cette affaire, il n’est apparu seulement une fois que Macron soit élu qu’il avait menti sous serment à la commission d’enquête parlementaire présidée par Alain Marleix, député LR. Pour sanctionner ces mensonges, Alain Marleix a saisit le parquet de Paris en 2019 (vidéo en pied d’article).

Le protégé de Hollande suivait déjà discrètement ce dossier industriel alors qu’il était secrétaire général adjoint de l’Elysée, en négociant avec Bouygues qui cherchait alors à sortir 3,2 milliards d’euros du capital de ce « canard boiteux ». Mais quel lien entre Alstom et Bouygues, me direz-vous ? Et bien la réponse tient en trois mots: « la banque Rothschild », dont Emmanuel Macron a été salarié jusqu’en 2012, est en affaires avec l’un depuis respectivement 21 (pour Bouygues) et 14 ans (pour Alstom). Et la banque Rothschild, dans l’opération, se partagera, avec Bank of America, un quart de milliard d’euros de rémunération. Autant dire une carte postale de Macron à son ancien employeur en or massif!


Un audit secret, et à la légalité plus que douteuse

Ainsi, le 23 octobre 2012, sans en informer son ministre de tutelle Arnaud Montebourg (pour qui il n’a aucune estime), il déclenche un audit auprès d’un cabinet américain, A.T. Kearney, sur la situation d’Alstom. Même son supérieur hiérarchique, Pierre-René Lemas, n’est pas au courant, et il n’en a pas les prérogatives, ce qui constitue déjà une double faute administrative.
Parmi les enjeux de ce rapport qui sera rendu avec la mention secret le 18 janvier 2013: choisir quelle est la meilleure solution financière entre Siemens, General Electric, Mitsubishi, Areva ou Dong Feng. Ce rapport américain conclue que « du point de vue de la législation anticoncurrentielle européenne et de la préservation des emplois en France, l’Américain est celui qui présente le moins de risques. » Et cette conclusion, c’est notre prooojet !

Montebourg dira au Canard Enchaîné:

« Personne ne m’a jamais parlé de ce rapport, pourtant commandé par mes services (…) J’ai découvert son existence par la Commission d’enquête parlementaire » (Arnaud Montebourg)

A telle enseigne que le ministre Montebourg commande un rapport exactement sur le même sujet que celui secret de Macron, au cabinet Roland Berger, qui atterrira sur son bureau le avril 2014, et stipule que la vente d’Alstom n’est « pas urgente ».
Retiré de la vie publique, Montebourg, en juillet 2019, devant les sénateurs a subtilement incriminé son successeur à Bercy en disant : «La responsabilité politique d’un ancien ministre, c’est d’accepter de rendre des comptes»


Une guerre d’influences?

Il faut également savoir qu’au début de l’année 2016, Alstom annonce la suppression de 765 emplois en France, puis à l’été, la fermeture du site de Belfort à l’horizon 2018. En octobre 2016, Manuel Valls, un farouche adversaire politique de Macron (à l’époque donc), passe commande à l’usine de 15 TGV pour sauver le site industriel. A l’inverse, Macron avait lui affirmé en 2016 que « l’idée que l’on puisse régler ces situations uniquement par la commande publique, c’est une fausse piste sur le moyen et long terme »

Selon l’enquête de Matthieu Magnaudeix de Mediapart, en 2017

« (Emmanuel Macron) a privé de plusieurs moyens d’influencer les décisions stratégiques du groupe Alstom, surtout lors du rachat par le groupe américain General Electric de ses activités énergie — il a notamment refusé de se servir d’un décret, adopté en mai 2014, permettant à l’État de s’opposer à une prise de contrôle d’une entreprise française par un groupe étranger. Il a également donné à General Electric un avantage décisif dans les coentreprises détenues par les deux groupes »

L’entreprise américaine s’était engagée auprès du gouvernement à embaucher 1000 personnes d’ici à la fin 2018. Mais longtemps après que Macron soit passé de Bercy à l’Elysée, en mai 2019, Alstom annoncera la suppression de 1.050 emplois en France. Un peu le même cas de figure qu’après les promesses de Macron à Sanofi cette année.


Ressources vidéo

  1. « Comment Macron a vendu Alstom aux américains ? » (Extrait de l’émission Spécial Investigation du 9 novembre 2016 – Anti-corruption, l’arme fatale américaine – France 2)

2. Rachat d’Alstom par General Electric : « Macron n’a pas dit la vérité » Une intervention sur RTL de Olivier Marleix, député en charge de la commission d’enquête parlementaire sur le dossier Alstom :


Dans la Presse : soupçons de corruption en vue de la campagne présidentielle

Alors que de l’autre côté de l’Atalntique, il y eu une amende à la justice américaine en 2014 pour des faits de corruption, en France, cette affaire n’a pas susciuté de passion du coté de la Justice française. Le Parisien explique la démarche du parlementaire Olivier Marleix:

« L’élu d’Eure-et-Loir s’appuie sur les travaux de la commission d’enquête, qui « ont mis en évidence » la façon dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France « a été détournée ». Il note que le candidat Macron a bénéficié d’un « montant de dons records pour sa campagne » et estime que « le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées ne peut qu’interroger ». Le député émet l’hypothèse que le « système » mis en place dans le cadre de ces cessions aurait pu bénéficier à l’actuel président de la République pendant sa campagne. « S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption », affirme le document. (Le parisien, 17/01/2019)

(Ci-contre) Extrait de l’article du Canard Enchainé qui ridiculise la défense des amis parlementaires d’Emmanuel Macron: tous les députés ont votés les conclusions du rapport de la commission d’enquête mais, qui, bizarrement n’en tirent absolument pas la même conclusion selon qu’ils soient ou non du côé du vainqueur dqe l’élection présidentielle de 2017 (avril 2018)

Enfin, une enquête de l’hebdomadaire Marianne en 2019:

« Ils sont nombreux a avoir empoché des millions d’euros sur la vente d’Alstom à General Electric. Les documents que nous dévoilons sont à l’origine d’une plainte évoquant un possible « pacte de corruption » entre cette vente et les levées de fonds d’Emmanuel Macron. D’après nos informations, cinq associés de chez Rothschild, établissement présent sur cette liste, figurent parmi les premiers donateurs d’En marche. » (Marianne – Article payant, 27/09/2019)


Pour aller plus loin

Pour plus d’informations sur l’affaire Alstom, nous conseillons le visionnage de la vidéo suivante : « La vente d’Alstom, histoire d’une guerre économique. »
https://youtu.be/88cZestFj9c
« Rapports du CF2R N°13/ Racket américain et démission d’Etat, les dessous des cartes du Rachat d’Alstom par General Electric (http://www.cf2r.org/…/racket-americain-et-demission-etat-le…)

Nous invitons aussi à regarder cet excellent documentaire fait par David Gendreau et Alexandre Leraître, et diffusé sur LCP (notamment à la 38e minute) :

PS: Merci à l’indispensable Philippe ainsi que la Chaîne Fillon pour cette partie documentation

Un commentaire

  1. et ceux sont les mêmes qui oseront se réclamer de de Gaulle!!! Des escrocs avides d’argent et de pouvoir mais sûrement pas habités par l’amour de la France comme de Gaulle!!! Chercher l’erreur.

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