Un livre choc du député LR Eric Diard dénonce la radicalisation dans les services publics

Rapporteur et co-auteur avec le député LREM Éric Poulliat de la mission parlementaire sur les services publics face à la radicalisation en juin 2019, le député LR des Bouches-du-Rhône Éric Diard regrette que la majorité actuelle en reste aux mots en ce qui concerne la lutte contre le séparatisme islamiste: «A l’heure actuelle, aucune préconisation n’a été retenue, ni aucune décision prise»

Ce rapport mentionnait notamment 35 propositions pour lutter contre le communautarisme islamiste « sectaire » (ce mot est sujet à caution) en France. Mais il est resté, pour l’instant, lettre morte. Aujourd’hui, un livre* rassemble tout ce travail.

Juin 2019 : un rapport parlementaire tire l’alarme. Son coauteur, Éric Diard, met en garde contre la radicalisation dans les services publics. Mais personne ne sait, alors, qu’il n’a pas osé écrire la moitié de ce qu’il a vu ou entendu.
Octobre 2019 : l’attentat de la Préfecture de Police, à Paris, justifie toutes ses craintes et ses avertissements.
Le journaliste Henri Vernet, un connaisseur du monde politique, vient étayer ce rapport de confidences inédites et de révélations. L’ouvrage réalisé par ce duo lance l’alerte : il reste bien des failles dans l’appareil d’État. Cette enquête devient explosive.
Vous la tenez entre les mains.

Présentation de l’ouvrage par Jean-Claude Lattès

Chez LREM, le maitre-mot reste « ne pas stigmatiser »

Une analyse politique s’impose pour voir l’embarras de la majorité. Pour appliquer des mesures vigoureuses et définitives contre le séparatisme, qu’il a évoqué dans un discours en février 2020, le président de la république est «gêné aux entournures par son aile gauche». D’ailleurs le propos du co-auteur du rapport LREM sont sans ambiguïtés sur la tentation de minimiser un phénomène de fond qui traverse la société française: « La radicalisation est loin d’être un problème majeur au sein des services publics » (Le JDD, 26/06/2019). Le ministre de l’intérieur de l’époque était aussi dans la minimisation; pour Christophe Castaner, « la radicalisation au sein des services publics est extrêmement circonscrite ».

Le séparatisme islamiste se manifeste notamment «par l’infiltration dans certains clubs de personnes radicalisées notamment dans les sports de tir et de combat». Philippe Gosselin, député LR, précise les choses:

« On a découvert des associations en réalité très fermées, interdites aux femmes, où se tiennent des propos haineux, pas acceptables ».

Philippe Gosselin dans le JDD, op. cit

Renforcer les enquêtes du SNEAS

Dans les transports, une centaine de personnes sont suivies pour radicalisation à la RATP, à peu près autant dans les parties sécurisées (zones dites « réservées ») de l’aéroport de Roissy, enfin et surtout en prisons, où la radicalisation est endémique. Parmi les autres organismes d’Etat sensible, on peut évoquer l’Education nationale et l’Université, l’organisation de grands évènements sportifs ou culturels, l’Administration ou, bien sûr, la Police. On se souvient tous de la tuerie de l’informaticien Mickaël Harpon le 3 octobre 2019 à la Préfecture de Police de Paris.

En 2017, un Service national des enquêtes administratives de sécurité (SNEAS), était pourtant censé détecter ceux qui développe « une vision radicale de l’islam ».

Le SNEAS est en charge de la chasse aux profils islamistes : Ses 28 membres (NDLR: Une soixantaine désormais) ont menés, en 2018, 318.464 enquêtes administratives (407.000 en 2019), qui ont débouchées sur 485 mises en cause (116 dans les transports publics et 5 dans la police) qui sont notées dans le jargon administratif « incompatibilités ».

« On doit analyser si la personne représente un danger, A-t-elle déjà été mise en cause dans une procédure judiciaire? A-t-elle déjà porté atteinte à des personnes ou des biens? Récemment ou non, unique ou récidive, condamnée ou non?« 

Carine Vialatte, commissaire en charge du SNEAS interrogée par La Croix en janvier 2020
*Le livre "La radicalisation au coeur des services publics" co-écrit avec le journaliste Henri Vernet sortira le 26 août 2020.

Voir sur ce sujet : les territoires gagnés de l’Islamisme, sous la direction de Bernard Rougier, ainsi que le rapport sénatorial sur l’Islam politique.

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