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«La France n’a pas dit son dernier mot» (3/5): L’hypocrisie des politiques

Voici le troisième épisode de notre résumé du livre «La France n’a pas dit son dernier mot». Dans ce livre, il ne se gêne pas pour révéler les dessous de conversations avec des hommes de pouvoir de premier plan qui trahissent leur vrai visage. Il y est question de l’hypocrisie des politiques.


Nicolas Sarkozy : pas assez de droite pour être réélu

Éric Zemmour n’a jamais porté Nicolas Sarkozy dans son cœur. Il admire néanmoins sa campagne de 2007, où il a su se dégager de l’attraction néo-conservatrice de Bush fils pour jouer sa propre partition, celle d’un gaullo-bonapartisme bourré de références historiques. C’est le manque de culture qui le distingue le plus de Chirac, dont il s’est beaucoup plus inspiré qu’il ne le reconnait.           

En 2009, Nicolas Sarkozy réintègre la France dans le commandement de l’OTAN en surestimant l’importance qu’il peut y jouer, car, face aux Etats Unis, seul Vladimir Poutine est entendu. Le quinquennat de Sarkozy a été surtout marqué par la crise des subprimes aux Etats-Unis. Le père de Nicolas Sarkozy, le soir de sa victoire à la Présidence de la république, dira : « il n’a quand même pas été élu Président des Etats Unis ».    
Le modèle Américain qu’il vénère tant pour sa vitalité, son audace, son rêve, trouve soudainement un goût amer. En cette période si délicate, le pépère «Gaulois réfractaire» trouve sa sécurité dans une crise mondiale où le pire a pu être évité en France. Notre pays semble en retard sur l’industrie, sur les femmes en politiques, sur les minorités, sur l’écologie et pourtant ce sera le modèle social français qui sera mis à l’honneur en presque temps de guerre.


Les intellectuels, pour ou contre Sarkozy?

Alain Carignon organisera un déjeuner en mars 2011 autour de Nicolas Sarkozy avec Denis Tillinac, Yann Moix et Éric Zemmour. Tillinac regrette qu’il n’ait pas appliqué son conseil de 1995 qui était «Profite de ta traversée du désert (défaite de Balladur) pour lire». Il se fâche avec Nicolas Sarkozy en lui disant que son soutien aux Printemps arabes couve des lendemains sombres sous la forme du voile dont se couvrent les femmes des islamistes. Zemmour prétend que le régime libyen n’aurait pas forcément fait couler les rivières de sang promises à son peuple par le fils Kadafi.

Le débat d’entre-deux-tours du 2 mai 2012 est analysé comme une défaite de Nicolas Sarkozy et non comme une victoire de François Hollande. Le Président sortant a musclé son discours sur l’immigration et les frontières, inspiré par les chiffres fournis par Patrick Buisson, que tardivement, et le vote des français de droite nationale (plus d’un demi-million de suffrages pour renverser le score final) lui ont fait défaut. Il perdait parce qu’il n’avait pas été assez à droite. Selon lui, Sarkozy a eu trop peur de ne pas être aimé par les gens de gauche, auquel pourtant il a fait des clins d’œil tout au long de son quinquennat, en nommant des personnalités de gauche à des postes importants en début de mandat, en surjouant sa fibre écologiste, en supprimant la double peine. Si Zemmour avait croqué dans un ouvrage de 2002 Jacques Chirac en « l’homme qui ne s’aimait pas », Nicolas Sarkozy devient sous sa plume l’homme qui « s’aimait trop ». Trop, en tous cas, pour prendre des initiatives tranchantes dans la continuité de son ministère de l’Identité Nationale.


Jean François Copé et le mariage pour tous : il n’était pas si contre

Le 29 juin 2012, dans le bureau du secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, il s’écharpe rue de la Boétie sur le cas de Christian Vanneste, député du Nord, viré pour avoir déclaré que: « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité ». Il est blanchi en cassation, ça lui aura couté l’équivalent d’un appartement en frais d’avocat, mais pour lui, le jeu en valait la chandelle. C’est la victoire de la liberté d’expression qu’il a viré quelques mois auparavant pour des propos réfutant la déportation en France des homosexuels en fonction de leur orientation sexuelle, ce que Serge Klarsfeld a entériné. L’élu de Meaux lui confie également voir d’un bon œil le mariage pour tous, contre lequel il ira pourtant battre le pavé quelques mois plus tard.


Xavier Bertrand: un goût de trop peu

Xavier Bertrand, comme tant de politiques, consulte Zemmour en 2012 pour lui soutirer quelques propositions sur l’immigration, quelque chose de choc. Il a frappé à la bonne porte, Zemmour a déjà son inventaire en tête: arrêter les flux migratoires, supprimer les prestations automatiques pour les nouveaux arrivants et les étudiants étrangers , rétablir la double peine, expulser les délinquants étrangers en les ayant déchu de leur nationalité
Xavier Bertrand se permet d’ajouter qu’il est favorable à la préférence nationale pour toutes les aides et les allocations. Au-delà de cette discussion nourrie de part et d’autre, aucune de ces propositions ne figurera jamais dans les dires de Xavier Bertrand


La déception de la classe politique

Dernier exemple frappant, Jacques Toubon, fils d’immigré italien sera Enarque grâce à la méritocratie. A l’image d’un caméléon, il changera en permanence d’idéologie comme son mentor Jacques Chirac et ira jusqu’à lutter contre les discriminations et les violences policières.

Les français le constatent et peut-être ne faut-il pas s’étonner des chiffres de l’abstention, les politiques changent d’opinion comme de chemise.


Voir aussi: la deuxième partie de notre résumé.

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