C’est l’idée de génie de François Bayrou pour 2026 : faire une « année blanche ». Non, ce n’est pas un concept littéraire ou une retraite spirituelle. C’est plus simple. Et plus inquiétant. Il s’agit, ni plus ni moins, de mettre le pays sur pause. Geler les dépenses publiques, figer les budgets, ne rien indexer sur l’inflation, et surtout, surtout, faire croire qu’il se passe quelque chose.
Gel budgétaire, feu social
L’idée revient avec insistance dans les cercles de la majorité. Selon Le Huffington Post, on reconduirait strictement les crédits 2025 en 2026. On appuie sur “copier-coller” et on part en vacances. Un écran de fumée qui rapporterait entre 15 et 25 milliards d’euros — brut, bien sûr, car personne n’a calculé les conséquences sociales nettes d’une telle anesthésie.
On gèlerait tout : les budgets ministériels, les dotations aux collectivités, les prestations sociales, même les retraites pourraient y passer. Mais attention, Bayrou ne parle pas d’austérité. Non. Il parle de « pause ». De « souffle ». De « sagesse ». Et Catherine Vautrin de temporiser : « C’est trop tôt pour faire une annonce. »
Même Pierre Moscovici, pourtant pas connu pour son radicalisme budgétaire, s’en étrangle au micro de RadioJ « Ce serait un one shot », dit-il, avec la placidité d’un bon élève d’économie. « Et après, on fait quoi ? » Excellente question. Car une année blanche, ce n’est pas une stratégie. C’est une absence d’idée emballée dans une expression technocratique.
Le palois impassible
Mais peut-on s’étonner d’un tel vide, quand il est porté par le champion toutes catégories de l’inaction habillée en réflexion ? François Bayrou, c’est le candidat éternel de la présidentielle ratée, le conseiller invisible des présidents en perdition, le ministre des grandes intentions sans lendemain. Il fut de toutes les transitions, sans jamais incarner la moindre rupture. Une sorte de moine centriste, récitant des psaumes républicains pendant que le pays se noie.
Il faut dire que Bayrou aime le gel. Il a gelé ses convictions depuis vingt ans. Ni à droite, ni à gauche, ni même au milieu. Plutôt dans les courants d’air. Il voit dans cette « année blanche » une trouvaille géniale. En réalité, c’est une faillite méthodique de l’État, mais en costume trois pièces et avec le sourire. Et après 2026 ? L’année grise ? L’année transparente ? L’année PowerPoint ?





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