L’année dernière, plus de 112.000 étrangers ont acquis la nationalité française. Mais le chiffre qui interpelle encore plus, c’est que seuls 75 individus se la sont vue refuser. Ce sont des chiffres habituels en Macronie. En 2017, c’était 83 refus, et 66 en 2018 « par décret en Conseil d’Etat à l’acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger d’un Français […] ou à l’acquisition de la nationalité française à raison de la qualité d’ascendant de Français ou de frère ou sœur de Français« .
Parmi les motifs de non-acceptation de cette demande de naturalisation, il y a eu l’année dernière 13 cas de «mari polygame, […] ou bien d’un parent pratiquant l’excision, ou encore un prosélytisme au mode de vie sectaire». Les 62 autres le sont pour « indignité », c’est-à-dire essentiellement pour des crimes ou des condamnations commis sur le territoire national.
Agnès Fontana, de la Direction Générale des étrangers en France (DGEF), qui est semble-t-il est du ressort de Marlène Schiappa – détaille les deux types de naturalisation, l’une par décret, l’autre par les mariages:
» D’un côté les naturalisations par décret, pour des personnes établies, qui représentent 80% du volume global de demandes, sur lesquelles l’Etat dispose d’un large pouvoir d’appréciation » (Agnès Fontana, citée par Le Figaro)
« (De l’autre) Les naturalisations par déclaration, principalement à la suite d’un mariage. Et dans ce cas, la jurisprudence administrative rend ces demandes recevables quasiment automatiquement, sauf opposition de l’Etat par un décret spécifique » (Agnès Fontana)
Dans le cas des mariages, des enquêtes sont censées être menées pour prouver quatre ans d’union au moins, ainsi qu’une communauté de vie effective et matérielle. Mais dans les faits, rien ne prouve que ces enquêtes ne soient réalisées sérieusement. D’ailleurs, ces mariages blancs sont le plus souvent le fait d’hommes issus du Maghreb en majorité, qui sont dépourvus de titres de séjour et qui cherchent à épouser des Françaises, souvent d’origines modestes (Voir l’enquête du Figaro en février 2018).
Pour le député LR Eric Ciotti, ces chiffres traduisent un vrai laisser-aller:
«L’acquisition de la nationalité doit venir couronner un processus d’intégration. Un individu ne devrait pas pouvoir devenir français par hasard, s’il n’en partage pas dès le départ les valeurs essentielles. En faisant cela, nous créons inévitablement les conditions pour le communautarisme et le défaut d’intégration.» (le Figaro, 10/07/2020)