Emmanuel Macron a pris tout le monde par surprise en annonçant l’obligation du port du masque dans les espaces publics clos (ce qui exclut les entreprises) au 1er août 2020. Une annonce qui a éclipsé le reste de son interview.
Le ministre de la Santé Olivier Véran s’est péniblement justifié en marge d’un déplacement dans l’hôpital Henri-Mondor de Créteil:
“D’abord nous faisons confiance à l’esprit de responsabilité des Français. Et dès lors que nous disons au Français que le port du masque est nécessaire, qu’il est indispensable en milieu fermé, les Français vont être extrêmement nombreux à l’appliquer. (…) Il faut du temps pour s’approprier une nouvelle doctrine, et donc, le rendre obligatoire dans un certain délai permet cette période d’appropriation (…) Il y a ensuite tout le travail de logistique. D’où viennent les masques? Comment s’assurer que les Français en disposent? Nous devons pouvoir répondre à ces questions, et cela nécessite donc d’avoir quelques jours”
Ce à quoi les responsables politiques n’ont pas manqué de répliquer :
Lors de son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron a tenté de préciser:
« On le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c’est un peu erratique dans les lieux publics clos (…) ça veut dire qu’il faut que les choses s’organisent« .
Pourquoi cette obligation n’a t-elle pas été concomitante à celle des transports dès le début du déconfinement le 11 mai 2020. Pourquoi cette nouvelle mesure nécessite t-elle 17 jours de mise en place soit 17 jours d’accélération de la propagation du virus supplémentaire?
17 jours, c’est le temps nécessaire pour définir un « lieu public clos »?
De son côté, le nouveau porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, temporise :
«Il va y avoir un travail assez rapide de définition» de la part du gouvernement pour savoir «de quels lieux on parle, comment l’obligation s’applique».
17 jours, c’est le temps qu’il va falloir pour définir les lieux où le port du masque sera obligatoire. Ce sera les ERP (Etablissements Recevant du Public) à minima et la liste sera probablement ajustée à d’autres établissements :
- les services publics (établissements de santé, préfectures, bibliothèques…),
- les commerces,
- les centres commerciaux,
- les salles de sport,
- les lieux de culte,
- les salles de spectacle et de projections(les cinémas),
- les hôtels,
- les musées.
En fait, l’Etat n’a toujours pas connaissance de l’état précis de ses stocks de masques, c’est ce qui demande encore une fois du temps, voilà pourquoi le 1er août a été décrété.
Un amende de 135€ sera-t-elle appliquée? Nul ne le sait encore. Faut-il aussi avoir les moyens humains de constater ces infractions.
Pour Olivier Véran, « n’hésitez pas à porter un masque! »
Cette phrase, c’est tout, sauf une obligation…
La politique du « en même temps » ne s’applique en matière de masque: soit on en porte, soit on n’en porte pas!





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