La France adopterait-elle peu à peu toutes les turpitudes des « black lives matter » outre-atlantique? Une affaire secoue depuis hier tous les médias. Un compte Twitter (depuis disparu) intitulé « Globule noir » diffusait dans une de ses publications (voir ci-dessous) une liste des noms de gynécologues noirs à Paris. Dans un autre message, une petite annonce stipulait qu’il recherchait une infirmière à domicile racisée (c’est-à-dire noire) dans Paris.
Derrière « Le globule noir », se trouve un collectif de soignantes créé en 2016, « racisées afro-descendantes » qui affirme « lutter contre la négrophobie et les discriminations dans les institutions hospitalières » avec le hashtag #SoignantNoir sur les réseaux sociaux (Marianne, 04/08/2020)
La LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) est montée au créneau sur Twitter le lendemain pour dénoncer ces tweets racistes, en appelant au ministre de la Santé Olivier Véran. Elle parle de folie identitaire:
A ce jour, seul l’entourage du ministre de la Santé à réagit, faisant part de sa « préoccupation ». Le mardi 11 août, l’Ordre des médecins et l’Ordre des Infirmiers ont publiés un communiqué conjoint, pour dénoncer «la mise en ligne d’annuaires de professionnels de santé communautaires»
Les auteurs et leurs soutiens, comme le CRAN (Conseil représentatif des Associations Noires de France) se défendent de tout racisme en arguant qu’ils ont été par le passé, victimes de discriminations dans des cabinets de soins à cause de leur couleur de peau.
Le vice-président de l’Ordre, Jean-Marcel Mourgues, rappelle que ces listes sont contraires à la non-discrimination édicté dans l’article 7 de son code de déontologie, aux valeurs fondamentales de l’humanisme médical. En parlant de problèmes de racisme au sein des cabinets remet les points sur les « i »:
« S’il y a discriminations, il faut les signaler et, le cas échéant, que ces médecins soient sanctionnés. »
Jean-Marcel Mourgues, vice-président de l’Ordre des médecins
Pour les médias bien-pensants, comme Le Parisien, il est urgent de se mettre du côté des racialistes, qui ne sont ni plus ni moins que des cousins des combattants LGBT. Et plus retord encore, certains activistes interrogées par les médias bien pensants comme franceinfo mettent en avant la « dimension linguistique » (sic).
Pour le président du syndicat des jeunes médecins généralistes, Benoît Blaes, ces listes ne posent pas de problème particulier:
« Ce qui pose problème c’est qu’il y a des patients et des patientes qui se sentent discriminés en santé et que ce problème n’est pas réglé par les institutions qui devraient le régler. Toutes les initiatives extérieures qui visent à y répondre, on les défend parce qu’au moins elles proposent d’avancer sur le problème du racisme en santé »
Benoît Blaes, président du syndicat des jeunes médecins généralistes
Le président de l’Ordre national des infirmiers, Patrick Chamboredon témoigne de son indignation:
« Nous avons eu une réaction assez énergique parce que ces listes représentent un vrai danger pour le vivre-ensemble, (…) La santé est un bien commun à tous les Français. On doit choisir un professionnel de santé d’abord pour ses compétences. Le fondement de nos professions c’est de nous adapter à chacun de nos patients pour les soigner au mieux ».
Patrick Chamboredon, président de l’Ordre national des infirmiers