Après sa récente démission (24 juillet 2020) de son poste d’adjoint à la Culture de la mairie de Paris pour ses liens présumés avec Gabriel Matzneff, Christophe Girard a annoncé hier sa démission du Conseil de Paris. Soudainement, son passé sexuel refait surface: il est maintenant accusé dans le New York Times du 16 août par un homme, Aniss Hmaïd, aujourd’hui âgé de 46 ans, d’avoir eu des rapports sexuels avec lui dans les années 1990, pendant une dizaine d’années alors qu’il n’avait que seize ans. Une enquête préliminaire du Parquet de Paris pour « viol par personne ayant autorité » vient d’être ouverte.
Deux démissions en un mois : l’étau se resserre
Les deux féministes et écologistes, Alice Coffin, élue conseillère de Paris sur la liste EELV et sa collègue Raphaëlle Remy-Leleu, ex-porte-parole de l’association « Osez le féminisme » furent à l’origine du rassemblement du 23 juillet qui demandait la démission de Christophe Girard. Elles reprochent en effet à Christophe Girard de soutenir Gabriel Matzneff dans son affaire pour « viols sur mineurs ».
Ce jour-là, on pouvait lire des pancartes devant la mairie de Paris :
« Mairie de Paris, bienvenue à Pedoland »
David Belliard, chef de file des EELV et adjoint au transport critiquait lui-même ouvertement ces banderoles :

A cette époque, Anne Hidalgo soutenait son ami Christophe Girard et a porté plainte pour ces banderoles « infamantes ».
Hier, deux jours après les révélations d’Aniss Hmaïd dans les colonnes du New York Times, Christophe Girard démissionne du Conseil de Paris. Est-ce juste un hasard de calendrier? Ils s’étaient rencontrés dans une station balnéaire à Hammamet en Tunisie et il était devenu son domestique dans une résidence d’été dans le sud de la France :
« Christophe Gérard m’a contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois au cours des années suivantes ». (…) « Une nuit, à Washington », l’adolescent est réveillé par Christophe Girard en train de le masturber (…) « Il a profité de ma jeunesse, de mon jeune âge et tout ça pour ses plaisirs sexuels « (…) “Ça a détruit ma vie en fait. Aujourd’hui je me considère une terre brûlée.” (..) “C’est du racisme, c’est de l’abus sexuel, une forme d’abus culturel, de colonialisme,”
Aniss Hmaïd – 16 aout 2020 – New York Times
Aniss Hmaid a montré ses fiches de paie de la Maison Saint Laurent (emploi temporaire) de l’époque et des photos de Monsieur Girard dont une où il était complètement nu…M. Girard déclare qu’elles ont été prises alors que M. Hmaïd travaillait pour lui et que la photo où il est vu nu n’a pas été prise après une relation sexuelle entre eux.
Monsieur Girard était alors Secrétaire général de la Maison Yves Saint Laurent en 1985-1987.
Christophe Girard, « par souci de sérénité et du bon fonctionnement de la majorité au sein du Conseil de Paris » se retire du Conseil de Paris pendant le temps de l’enquête pour se défendre.
On voit que le soutien d’Anne Hidalgo, si fort vis à vis de son ami Christophe Girard le 23 juillet, devient beaucoup plus timide le 18 août :
Christophe Girard reconnaît avoir employé Aniss Hmaïd et le considère comme « un des enfants de la famille« , il nie les relations sexuelles et son avocate, Delphine Meillet confirme qu’ « étant donné la période à laquelle se serait déroulée cette relation abusive, les faits sont prescrits »
L’enquête est confiée maintenant à la brigade de protection des mineurs de la Police Judiciaire.
On voit que les deux affaires s’imbriquent les une dans les autres tant sur les faits que sur les dates. Néanmoins, c’est la première fois que Monsieur Girard est accusé directement d’abus sexuels dont il aura maintenant le temps pour se défendre.
L’ancien adjoint d’Hidalgo, vif défenseur de Matzneff avait été entendu en mars dernier pour établir les liens qui unissaient les deux hommes suite à la publications du livre « Consentement » de l’auteur Vanessa Springora, victime de l’écrivain qui abusa d’elle lorsqu’elle n’avait que 14 ans.
En France, la loi n’interdit que les rapports sexuels entre adultes et mineurs de moins de 15 ans, et toute la question demeure celle du consentement.