Le politologue Jérôme Fourquet, auquel on devait déjà une analyse récente sur le fait que la France n’avait jamais autant été à droite, était interrogé sur Europe 1 par Charles Villeneuve sur la nature des soutiens dans l’opinion d’Emmanuel Macron. Ce mois-ci, la cote de popularité de Macron s’établit à 36% d’opinions favorables, et 63% défavorables, tandis que celle du Premier ministre Jean Castex recule de 8 points à 48% d’opinions favorables, et un taux de mécontents de 46%.
Pour Macron, ni de gauche, ni de droite, ça n’a pas duré
Le directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop considère que nous observons « une recomposition de l’électorat » d’Emmanuel Macron vers un électorat plus à droite et moins de gauche. Le vote macroniste aux Européennes (23,34%) est resté (en pourcentage du moins) plus ou moins équivalent à celui de la Présidentielle (24,01%).
En 2017, c’est l’électorat de centre-gauche à presque 50% qui a permis à Macron de passer le premier tour. La contre-performance du candidat socialiste Benoit Hamon explique en large partie ce report vers le candidat En Marche! L’autre moitié consiste en un appoint de voix du centre et du Modem ainsi que des déçus de Fillon.
On voit en effet ci-dessous la baisse significative en pourcentage de voix du candidat de droite (Sarkozy puis Fillon) entre les présidentielles de 2012 et celle de 2017. Autant de voix qui sont parties en majorité chez Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Un soutien durable ?
Trois ans d’exercice du pouvoir plus tard, les électeurs de gauche ont décroché du président « Jupitérien ». Et des électeurs qui n’avaient pas voté pour lui en 2017 (donc plutôt de droite) se mettent désormais à la soutenir. Reste à savoir la qualité de ce soutien.
Aujourd’hui, avec l’arrivée de Jean Castex au poste de premier ministre et de Gérald Darmanin à l’intérieur, « La stratégie d’Emmanuel Macron vise à conquérir cet électorat [NDLR: de droit], qui se reconnaît davantage dans la ligne politique et les personnalités choisies ».
La réaction de Maxime Tandonnet: « Personnellement, je ne peux pas m’empêcher de tenir pour d’authentiques imbéciles les « électeurs de droite » qui soutiennent une équipe au pouvoir, de fait, bien pire que celle du quinquennat Hollande (dette publique, prélèvements fiscaux, insécurité, immigration, libertés publiques, déclin industriel, pauvreté, violence, communautarisme, effondrement scolaire, etc…) » (Facebook)