Bernard Rougier, est spécialiste du djihad et du salafisme. Auteur cette année des Territoires conquis de l’islamisme, il estime que les indigénistes et les islamistes ont un dessein commun: « casser la république en deux ».
En France, des groupes militants islamistes, souvent liés à des puissances étrangères, prennent en charge des quartiers entiers, dans le but d’y imposer des normes halal (le pur) et haram (l’impur) dans le domaine de l’habillement, puis dans tout le reste de la vie en collectivité (loisirs, nourriture, sport, etc.), ce que Bernard Rougier appelle « l’écosystème islamiste ». Ils réussissent plus ou moins vite en fonction du degré de résistance des élus (dont l’élection dépend en partie de leur influence) et de personnalités locales, dans les associations, qui leur tiennent tête.
« Le modèle républicain universaliste est l’ennemi pour ces deux catégories, les indigénistes et les islamistes »
Car en plus du séparatisme au nom de la religion (écoles confessionnelles, librairies halal, rpôlke pivot de la mosquée dans tous les aspects de la vie sociale, etc.), il y a d’autres mécanismes à l’oeuvre, sous l’impulsion des frères musulmans (les salafo-fréristes), qui prennent prétexte du féminisme pour imposer des revendications spécifiques comme le burkini dans les piscines publiques. Les rouages juridiques de nos institutions n’ont plus de secret pour eux. En ligne de mire: la « violence néocoloniale de l’Etat Français » pour reprendre leurs termes, qui s’exprime par la « négrophobie d’Etat » et l' »islamophobie d’Etat » (NDLR: sur ce sujet: Peut-on critiquer l’islam). C’est ainsi que la manifestation du comité Adama a joué le rôle de catalyseur de cette convergence des luttes.
Les islamistes de Islam§Info et du Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) ne ménagent pas leurs efforts pour tenter de dissocier les habitants de certaines banlieues de la République, en manipulant toutes les images de prétendues « violences policières » lors d’interpellations banales et en les plaçant sous le hashtag « hogra » (terme qui désigne le mépris pour le faible au Maghreb). Il y a également pour ces groupuscules des échanges réguliers avec des correspondants étrangers de mouvement du même acabit, comme Nation of islam aux Etats-Unis.
Quelles réponses de l’Etat et des gens de terrain?
Pour faire face à ce séparatisme, il s’agit de recréer de l’excellence républicaine dans les zones fortement islamisées, afin de forger des contre-modèles face aux réseaux séparatistes à l’oeuvre. Ensuite, il y a la question du trafic de drogue qui gangrène bon nombre de quartiers. Mais surtout, il faut que la société civile regagne le terrain perdu. Ce qui n’est pas une mince affaire.
Une charte de la laïcité insistant sur l’égalité hommes-femmes doit faire partie du projet de loi sur le séparatisme qui devrait voté en 2021. L’Ile de France a déjà mis en place un tel système. Elle stipule par exemple, dans son article 4 :
« [Les associations] s’engagent à faire respecter l’égalité entre les femmes et les hommes, refusent toutes les formes de sexisme et de violences faites aux filles, qu’elles soient mineures ou majeures, et aux femmes, toutes les formes de harcèlement, le port imposé de tenues vestimentaires à caractère religieux, le refus de contact ou de relation hiérarchique avec des femmes. »
Charte valeurs de la République et de la laïcité de l’Ile de France, Extrait PDF [Lien externe]
Comme d’habitude, en France, les Lois ne manquent pas pour occuper nos représentants parlementaires, mais toute la difficulté tient dans son application au plus près du terrain, chez les préfets amis aussi les élus locaux.
Pour finir une vidéo de janvier 2020 pour la sortie du livre Les territoires conquis de l’islamisme: