Catherine Hill, épidémiologiste, invitée sur LCI hier, affirme que la propagation actuelle du coronavirus est telle que les prévisions à court ou moyen terme (6-8 semaines) sont malheureusement inexorables.
Certes, le nombre de cas positifs augmente chaque jour mais ce critère n’est pas suffisant car le nombre de tests réalisés est en constante augmentation (aujourd’hui capacité d’1,2 million de tests par semaine). Il faut rappeler que l’on n’avait que très de tests au printemps 2020, en pleine pandémie (voir notre article sur le mensonge du gouvernement sur les test). Donc, il ne faut pas comparer ce qui n’est pas comparable.
En revanche, les chiffres, qui sont incontestables et qui sont à suivre sont :
– le nombre d’entrées en service de réanimation
– le nombre d’hospitalisation journalière
Or, ces chiffres augmentent lentement mais sûrement… Nous sommes aujourd’hui à 82 entrées en réanimation par jour. En les extrapolant, nous serons à 200 d’ici quelques semaines et à 600 dans sept à huit semaines.
Selon elle, on reviendra malheureusement pas au niveau que nous avons connu en mars/avril à la différence près que toutes les grandes villes seront touchées et non pas seulement le quart Nord-Est de la France et la région parisienne comme ce fut le cas au printemps 2020.

Il faut trouver les porteurs asymptomatiques !
Selon l’épidémiologiste, le port du masque et le gel hydroalcoolique ne sont pas des mesures suffisantes. Il faut absolument identifier les porteurs asymptomatiques car si un porteur devient symptomatique, « il a déjà contaminé pendant 5 jours. » Dans les faits, « si l’on attend que quelqu’un soit symptomatique, aille se faire tester, aie les résultats du test, à ce moment là, ce n’est plus la peine de l’isoler parce qu’il n’est déjà plus contagieux. »
« D’ailleurs, bons nombres de tests actuellement testés sont inutiles car il est déjà trop tard quand le patient reçoit ses résultats car il n’est déjà plus contagieux«
Catherine Hill – LCI, 19/09/2020
La stratégie des tests doit être complètement revue
Contrairement à d’autres pays Européens, seuls les tests RT-PCR ont une validité en France et c’est probablement le problème majeur dans la gestion de cette crise sanitaire actuelle. Aujourd’hui, ces tests sont disponibles pour tous, même sans ordonnance et sans symptômes. Olivier Véran, devant la durée d’obtention d’un rendez-vous (10 jours dans quelques grandes villes) puis l’obtention du résultat (15 jours quelquefois), a demandé seulement jeudi dernier, 17 septembre 2020, de prioriser les demandes de dépistage (symptômes, personnels de santé…)
Voici ce que Catherine Hill préconise :
Les tests virologiques RT-PCR (les plus fiables et les seuls validés), même si l’on compte 20% de faux négatifs doivent être réservés aux :
– personnes symptomatiques
– cas contacts des personnes symptomatiques
– personnel des hôpitaux, des EHPAD
– personnes prioritaires
Les tests antigéniques, plus rapides doivent être réservés à la
– population générale asymptomatique
On peut peut-être espérer que l’utilisation à bon escient et en parallèle des tests RT-PCR et antigéniques permettra peut-être d’éviter la fameuse 2ème vague. Croisons les doigts.