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(Extrait) Bernard Accoyer: « Il faut à LR un sursaut de courage »

Bernard Accoyer, retiré de la vie politique depuis les municipales, tire un constat lucide sur l’avenir des Républicains dans une interview-fleuve au Point. En voici l’essentiel.

Si Macron a fait exploser la gauche dont il est issu dès 2017, c’est, selon l’ancien secrétaire général de l’UMP, au tour de la Droite de se fracturer lentement. Cela est rendu possible par l’incohérence et l’inconsistance de la Droite au Pouvoir depuis trente ans.


Une Droite française qui tragiquement, ne sait pas tourner le dos à la Gauche

Bernard Accoyer, en chiraquien revendiqué considère que Jacques Chirac n’a jamais assumer une vraie politique de droite autrement qu’en cohabitation, pour y préférer un cocktail insipide de social-démocratie et libéralisme. Si c’est Jacques Chirac qui a créé Fondapol (un think tank libéral), la Droite s’est ensuite coupée progressivement du monde des idées. La jeunesse fait aussi défaut au Parti: depuis la fin de l’ère Sarkozy, les Jeunes Républicains n’ont jamais retrouvé leurs troupes ni l’envie de travailler à l’alternance.

Pour éviter cette fracture, il faut un travail sur un programme crédible et ambitieux. Et non pas avoir, un numéro un qui tâche de conserver une maison commune et un numéro deux, Guillaume Peltier, qui en lâche les clés pour créer son micro-parti (NDLR: « Ensemble avec Guillaume Peltier ») .

« La droite, (…) ses priorités : l’éducation, la formation, la recherche, le travail, le mérite, la réindustrialisation et le respect de l’autorité, replaçant notre pays sur une voie qui lui a déjà réussi plusieurs fois au cours de son histoire ».

Bernard Accoyer, Le Point, 08/05/2021

Les Républicains ne peuvent plus se permettre le luxe de la désunion

Contrairement à la période RPR-UDF, aujourd’hui la Droite est en panne d’alliance, une grande partie du centre étant déjà partie vers Macron.
Un sursaut est indispensable. C’est une question de courage et d’unité. Accoyer fait état de la résistance aux pressions exercées sur Renaud Muselier pour s’allier à LREM dans l’élection régionale en PACA avant le premier tour.

Et, pour la Présidentielle, il s’exprime pour un système de « départage » entre des gens qui ont déjà quitté le Parti (X. Bertrand et V. Pécresse) et ceux qui y sont encore (L. Wauquiez, B. Retailleau, M. Barnier, etc.). Leur travail pour court-circuiter le macronisme qui est un centralisme: faire discuter Paris et la Province.

Pour ce qui est de la perspective d’une réédition de l’affiche de 2017 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il s’agit d’un « scénario dangereux », car seule l’abstention des déçus du macronisme pourra en déterminer le résultat. L’atout principal de Marine Le Pen est que son parti n’a jamais gouverné.


Macron n’a pas su ni pu réformer le Pays

L’ancien maire d’Annecy-le-Vieux considère que le « en-même temps » macroniste est le résultat de la structure même de l’équipe de Macron:

« Pour son projet, il a fallu en donner un petit peu à tout le monde, certaines réformes résultant d’accords de ralliements plus que d’une logique d’ensemble« .

Bernard Accoyer, Le Point, 08/05/2021

La réforme des retraites en système universel à points a été trop complexe à mettre en œuvre. C’était un « échec écrit à l’avance ». Pour le reste, ceux qui ont profité le plus des réformes de Macron sont les portefeuilles les plus garnis, les détenteurs de patrimoine qui étaient assujettis à l’ISF, et les investisseur étrangers, qui ont fait main basse sur notre industrie. Enfin, Macron s’est mis dans la main des écologistes pour tourner le dos au nucléaire et faire de la France un vaste champ d’éoliennes.

2 commentaires

    1. Macron n’a pas su réformer le pays ? mais il n’a pas été poussé au pouvoir pour cela ; il a été poussé là où il est pour faire crever la France, il est en très bonne voie . Quant à Monsieur Accoyer, je lui rappelle qu’alors Président de l’Assemblée Nationale, il a fait séquestrer le rapport Perruchot qui traitait du financement des syndicats, dès qu’il en avait la lecture, et séquestré à l’A.N pour 30 ans ; nul n’a peu en publier la moindre feuille, sous peine de sanctions effrayantes : c’est donc bien dire que ce fameux rapport était de matière explosive sur les antécédents de collusion gouvernements/syndicats propres à justement faire sauter les deux et remettre tout à plat, sinon, pourquoi séquestres pour trente ans ?

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