La grande leçon des milliers de migrants marocains dans l’enclave espagnole de Ceuta pour l’Europe

Les misérables grillages au bord de la Mer et les policiers espagnols étaient démunis. Leur renfort par 200 hommes supplémentaires y changera-t-il grand chose? Car une semaine durant, ils ont été des milliers d’hommes, femmes, enfants à nager vers l’enclave espagnole de Ceuta, dans le Nord du Maroc. Ainsi, ils étaient 5.000 dans la nuit de lundi à mardi (notre vidéo).

Si l’Espagne dit en avoir reconduit la moitié, notamment les hommes adultes, les autres ont été répartis dans des centres d’accueil pour migrants tout autour, et l’un d’entre eux périssait noyé par sa propre faute. Aujourd’hui, la ville appelle à l’aide désespérément.

A l’origine de cette vague, les motifs sont plus politiques qu’humanitaires. En cause, les représailles du Maroc pour « punir » l’Espagne de soigner depuis fin avril le leader du Front Polisario indépendantiste du Sahara occidental, Brahim Ghali. Car au Maroc, le taux de chômage a tutoyé l’année dernière les 12%, tandis qu’en Espagne il était autour de 16%. Et beaucoup avaient la France comme destination finale, sans comprendre qu’ils n’y trouveraient pas de travail.


La situation française

Face à ces images émotionnellement très chargées, deux réactions sont proposées par nos élites: soit le déni, soit la minimisation. Ainsi, les démographes les plus en vue médiatiquement, comme Hervé Le Bras, fournissent à nos hommes politiques des chiffres bien lisses qui ne reflètent en rien l’accroissement de la part de la population étrangère sur notre sol.
C’est ainsi que le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a pu expliquer aux français en février dernier sur France 2 que la part des étrangers en France n’était passé « que » de 6,8% à 7,4% entre 1982 et 2019, oubliant sciemment que la politique de naturalisations rendait ce calcul caduc.

Le décalage parait d’autant plus frappant qu’il autorise un discours comme celui du Haut-Commissaire au Plan François Bayrou, qui plaidait pour davantage d’immigration pour contrebalancer le freinage démographique français. Celui-ci avait été, selon lui, accéléré par la destruction de la politique familiale voulue par François Hollande, « concomitante du fléchissement » de la natalité, (Public Sénat, 20/05/2021) mais que Bayrou avait soutenu en 2012. Il concédait que la natalité due aux femmes de l’immigration représentait entre 15 et 20 % de l’ensemble des naissances.
On le remarque à l’approche de la présidentielle, le discours sur l’immigration de la majorité tend à se durcir un peu plus, mais tout en restant dans les bornes fixés par le Traité de Marrakech (pourtant non contraignant) qui fut signé par Emmanuel Macron dès son arrivée au pouvoir.


Peut-on critiquer l’immigration de masse?

Critiquer l’immigration de masse venue d’Afrique, c’est, du point de vue de ces élites, qu’elles soient scientifiques ou non, être xénophobe. Et plus avant, c’est aller contre un « sens de l’Histoire » nécessairement métissé et diversitaire, comme la publicité et les séries ont pour rôle culturel de nous le faire accepter en bêlant, en utilisant les couples mixtes (homme noir et femme blanche) comme nouvel archétype du couple européen d’aujourd’hui et de demain.

Il y a quelques semaines, une femme voilée se plaignait que son fils ne connaissait pas le prénom Pierre, mais la réalité est toute simple: à force de ne pas avoir de frontières à l’extérieur du pays, on finit par avoir des frontières invisibles à l’intérieur de celles-ci, comme une défense des populations autochtones contre une contre-société qui a son propre code de vie annexé à une religion, à savoir l’Islam.

Laisser un commentaire