Le candidat à la présidentielle, Michel Barnier, a accordé à La Droite au cœur une interview exclusive en 9 parties. Dans cette partie, il évoque la question de la santé, de l’hôpital, des déserts médicaux et de la rémunération des soignants.
La Droite au cœur: Une question sur la santé, monsieur Barnier. Le système français, qui a jadis été un des meilleurs systèmes sanitaires mondiaux, se désorganise de plus en plus visiblement. Comment allez-vous faire pour sauver l’hôpital, comment allez-vous redonner de l’attractivité aux carrières. Et que pensez-vous du taux de burnout et de suicides qui est croissant dans le personnel soignant ? Et de manière plus générale, comment allez-vous repenser tout le système de santé ?
Michel Barnier: C’est une grande question et je vais me garder de dire qu’on va tout régler en cinq ans. Mais tout de suite, nous allons reconsidérer les professionnels de la santé qui ont été, on le dit, en première ligne mais qui ne sont pas payés pour l’effort qu’ils font. Notamment les aides-soignantes qui ne sont plus, là qu’on trouve plus, il y a plein de services qui sont fermés, d’autres opérations qui ne sont pas faites parce qu’il n’y a plus de personnel soignant et d’infirmières, donc on va revaloriser ses professions.
Je pense qu’il faut aussi s’interroger sur comment fonctionne l’hôpital, de manière très administrative par rapport aux Allemands. On a des exemples ici à Valenciennes dans cette région des Hauts de France où on a réduit les frais de fonctionnement administratif de manière intelligente, souple, et on met l’effort sur les soins, sur les personnels de santé. Donc c’est possible et il y a d’autres exemples.
Donc, je m’interroge aussi sur la tutelle des agences régionales de santé. Je pense qu’il faut la partager au moins avec les régions voire avec les départements.
Et puis il y a un autre point en matière de santé qui est important pour moi, c’est de réduire les déserts médicaux parce que je pense qu’on a eu tort de fermer certains petits hôpitaux. Il faut qu’ils soient complémentaires de plus grands hôpitaux, mais c’est possible. Il faut que les internes au moins sur une des années de leurs études soient amenés à aller encouragés – on ne va pas les obliger mais encouragés – fiscalement, matériellement, à aller travailler dans des zones rurales parce qu’il est normal, nécessaire, que les soins médicaux soient accessibles à tout le monde, aux personnes âgées, comme à d’autres le plus près possible de là où ils habitent. Donc avec les communes qui peuvent créer des centres, mixtes, pluriels sur différents types de soins, on va trouver le moyen de réouvrir l’accès aux soins le plus près possible du terrain.