C’est un tour de passe-passe budgétaire qui n’est pas du tout du goût des parlementaires de la commission des Finances de l’opposition. Au lieu des 2.762 milliards d’euros de dette publique (chiffre officiel), le ministère de l’Economie a communiqué très discrètement auxdits parlementaires le chiffre véritable, c’est-à-dire 2.867 milliards d’euros. Soit une différence de 105 milliards d’euros, presque deux fois le budget de l’Education Nationale. Dans la dernière année du mandat de Nicolas Sarkozy, cette différence représentait que 19 milliards d’euros. Deux mandats plus tard, ce montant a été multiplié par plus de 5.
Le vice-président UDI de la commission des Finances, Charles de Courson dénonce «cette illusion comptable, afin que le Parlement connaisse le véritable niveau de l’endettement public».
Le principe de la prime cachée
Le principe de cette dette cachée ? Vendre sur les marchés financiers à des investisseurs des emprunts 50% plus cher, à des taux très élevés. Et que les intérêts (ou prime) touchés par l’investisseurs couvre cette différence de 50%, que l’Etat ne déclare pas à Bruxelles. Ainsi, c’est une véritable double comptabilité de la France qui a pris son essor sous Hollande puis reprise à son compte par Macron.
Concrètement, en 2020, ce sont donc 31 milliards de primes qui ont été déduits du budget de l’Etat. Les intérêts majorés versés représentent 11,3 milliards en 2021 (contre 1,2 milliard en 2011). Sans que cela n’affecte la règle budgétaire du Pacte de stabilité et de croissance. Ce jeu de bonneteau permet, en année pré-électorale, à Bruno Le maire et Olivier Dussopt d’être des excellents gestionnaires.





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