Mise à jour du 7 janvier 2022: En réponse à la traduction en anglais de la carte d’identité française, et pour la première fois en 5 siècles, l’Académie française s’apprête à saisir la Justice. Elle a « mandaté un cabinet d’avocats pour demander à [Jean Castex]d’abroger la disposition créant la nouvelle carte nationale d’identité« . A défaut, elle posera un recours devant le Conseil d’État. (France Info, 06/01/2022)
Article d’origine d’avril 2021: La France a été zélée dans la confection de la nouvelle carte d’identité nationale qui sera la norme pour tous à partir du 2 août 2021. De format d’une carte bancaire (ID-1) , elle n’en comporte pas moins plus de texte que la précédente.
La France ne s’est pas contentée de traduire le nom du document, dans une des langues de l’Union, comme le veut une directive européenne de 2019, mais a traduit l’ensemble en anglais. Désormais, nous sommes à moitié français et anglais, une incongruité au moment où le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne.
Le français dissout dans l’anglais
Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française et l’académicien Frédéric Vitoux, Président de la commission d’enrichissement de la langue française, s’en émeuvent dans les colonnes du Figaro:
« En traduisant la totalité du document en anglais – titre et rubrique – les auteurs du projet ont mis à parité les deux langues, français et anglais, et relativisé le statut de la langue de la République (…) La carte d’identité (…) est le témoin légal de notre identité, doit rendre compte du rapport privilégié de chacun d’entre nous à la langue française et ne peut donc relativiser ou minorer sa place ».
Deux académiciens, Hélène Carrère d’Encausse Frédéric Vitoux, tribune au Figaro, 21/04/2021