Marine Le Pen avait eu du répit dans les médias ces derniers temps puisque le rôle du diable était endossé par son adversaire pétainiste Eric Zemmour à côté de qui la fille de Jean-Marie Le Pen, ses chats, sa coloc’ faisait figure d’ange avec sa droite sociale défendant la préférence nationale.

Les médias et les élites contre Le Pen
Depuis le soir du premier tour, tous les médias sont à l’unisson et la diabolisation de Marine Le Pen va bon train. Oui, celle qui refuse l’accréditation aux journalistes de Quotidien, oui, celle contre qui 50 sportifs de renom appellent à faire barrage, oui, celle qui pourrait rétablir la peine de mort, est à nouveau montrée du doigt comme le diable en personne!
On entend dans les organes de presse de gauche (au premier rang duquel figure Le Monde qui appel à faire barrage) que toutes ces libertés gagnées par la gauche seraient anéanties du jour au lendemain si une certaine Marine Le Pen accédait au pouvoir. L’exagération est telle que ça frise le ridicule… On retrouve la même stratégie de la peur adoptée par le gouvernement depuis 5 ans: pendant le Covid-19, pendant la guerre en Ukraine et maintenant avant le second tour de l’élection présidentielle. A telle enseigne que Gérald Darmanin, mardi, sur un ton inquiet, jugeait que:
Marine le Pen « n’est pas la candidate du pouvoir d’achat (…) avec elle, les riches vont peut-être maigrir, mais les pauvres vont peut-être mourir aussi ».
Gérald Darmanin – Montceau les Mines (Saône-et-Loire) – le 19/04/2022
Les pauvres vont peut-être mourir mais contrairement à ce qu’avait promis le candidat Macron de 2017, les SDF, c’est pas du peut-être, dorment toujours dans la rue!
Les millionnaires du show-biz surjouent la diabolisation
A l’issue de ces 5 années d’Emmanuel Macron, la droite et la gauche sont devenues inexistantes, remplacées par les extrêmes qui ont totalisées 55% des voix.
Les sportifs et le monde du spectacle s’étaient mobilisés en 2002 lorsque le front républicain tournait à plein régime suite à la défaite surprise de Lionel Jospin. Jacques Chirac gagna l’élection avec 82,21% des voix face à Jean-Marie Le Pen. Le débat d’entre deux tours fut même refusé par l’ancien Maire de Paris. Aujourd’hui, quel est le poids d’un Yannick Noah qui s’est retiré à Yaoundé depuis 2017 ou d’un Tony Parker qui virevolte entre les Etats-Unis et la France? Ces sportifs, souvent millionnaires, ne risquent-ils pas au contraire de favoriser le vote Le Pen tant ils sont éloignés des français qui travaillent pour…un SMIC?
La diabolisation, aveu de l’échec de Macron
Le candidat Macron avait pourtant indiqué qu’il « déconstruirait » le programme de Marine Le Pen comme il « déconstruit » le reste… Or, il a cédé à la facilité de la diabolisation. En 2017, nous avions assisté à un débat catastrophique entre une Madame Le Pen fatiguée et très mal préparée sur les questions économiques et un Monsieur Macron, au style « jeune cadre dynamique » qui a su séduire son électorat. Aujourd’hui, la candidate qui a elle-même dédiabolisé le parti historique de son père en le rebaptisant RN a toutes les cartes en main pour faire trembler Monsieur le Président.

Le retour de la pensée magique
Pour la célèbre féministe Alice Coffin, ce serait « la mise à mort des militantes féministes » avec l’arrivée de l’extrême droite :
Comme l’affirme Julia de Funès dans le FigaroVox du 15 avril, le secret de l’isoloir n’a plus lieu d’être, « ces généreux prédicateurs de vertu se voient soudainement investis d’une nouvelle mission: vanter les bienfaits, non plus de la vaccination, mais d’une certaine intention de vote. Penser juste revient à penser bien. Penser bien revient à penser comme eux« . Et sur le programme de Madame Le Pen :
« La sortie de l’Europe une faillite pour notre pays! Le racisme et le rétrécissement identitaire dont le RN leur semble être (à tort ou à raison) le catalyseur font de ce dernier l’ennemi et non plus seulement l’adversaire contre lequel on se doit de lutter héroïquement »
Julia de Funès dans le FigaroVox du 15 avril 2022
Pour ce deuxième duo Macron/Le Pen, dont 72,16% des français ne voulait plus, nous verrons dans quelques jours si l’histoire se répète et si la diabolisation de Marine Le Pen était ou non la bonne stratégie!