On avait déjà atteint un record du nombre de traversées de la Manche par des migrants en 2021: 28.526. Selon une responsable du bureau de l’immigration côté anglais, on pourrait, selon le projections, atteindre plus du double, soit 60.000 cette année.
Rien que sur les 3 premiers mois de l’année 2022, en tenant compte de la même période de janvier à mars, on est passé de 1.362 passages l’année dernière, à 4.500 migrants cette année.
Un business à la chaîne
À coup de 3.000 € par personne, et à raison de 30 à 40 personnes par canot pneumatique, c’est un business extrêmement lucratif. Et extrêmement dangereux pour ceux qui y souscrivent.
Car le mode opératoire de ces traversées de la Manche est toujours le même: installer les canots dégonflés à proximité du rivage en les camouflant, les gonfler le plus tard possible et mettre le moteur en route quand les candidats à l’Angleterre surgissent de leurs tentes de fortune derrière les dunes.
Et pour la police, le risque de ne pouvoir arrêter le départ de ces frêles embarcations est maximal. En effet, dès que le canot est à flots, les forces de l’ordre ne peuvent plus intervenir pour des raisons de sécurité. Celles-ci ont juste assez de carburants pour s’acheminer sur les eaux britanniques et solliciter le secours selon le Droit maritime.
La police démantèlent régulièrement des campements
La priorité des policiers est ailleurs: démanteler des camps et arrêter les passeurs. Il faut dire que la tâche est ardue. ce sont pas moins de 150 kilomètres de côte à surveiller, entre Bray-Dunes (Nord), et Berck-Plage (Pas-de-Calais)
Pour les plus malchanceux, ceux qui tombent des bateaux, ils regagnent Calais à la nage, pour mieux tenter de réussir leur traversées plus tard.
Enfin, pour tous ceux qui n’ont pas de moyens, ils tentent la traversée en s’introduisant dans des camions (y compris frigorifiques) passant par Calais, avec des chances de succès très faibles, tant les contrôles de polices avec détection de gaz carbonique, video-surveillance des autoroutes et caméras thermiques ne laissent quasiment aucune chance aux migrants.
Est-ce que la mesure du premier ministre britannique Boris Johnson, qui souhaite renvoyer les illégaux vers le Rwanda, moyennant un accord rémunérateur pour la capitale Kigali, sera de nature à ralentir ces départs vers l’Angleterre? Nous verrons à l’usage si le dispositif va jusqu’au bout.