Le 29 juin 2022, le tribunal administratif de Paris a condamné plusieurs aspects de la gestion de la crise sanitaire (voir son communiqué) par les gouvernements successifs, socialistes et macronistes concernant la question des masques de protection (chirurgicaux et FFP2) à destination de la population et des soignants. Cette affaire judiciaire tentaculaire, qui portait sur tous les aspects des moyens de protection contre la pandémie, était instruite depuis l’automne 2021 suite à des plaintes de français contre l’État.
Plusieurs ministres épinglés pour le stock des masques
Ce qui est pointé par le juge administratif est le fait que depuis le passage de Marisol Touraine au ministère de la Santé, la doctrine du stocks de masques prévu par un rapport officiels en juillet 2011 sur le sujet ait été brusquement abandonnée au mépris du risque de maladie respiratoire très pathogène identifié par plusieurs organes officiels, comme l’Institut de veille sanitaire en France et l’Organisation Mondiale de la Santé à l’international.

Il est également mentionné dans le jugement que le Gouvernement d’Edouard Philippe a sciemment menti aux français au Printemps 2020 en expliquant, du ministre de l’Intérieur jusqu’au porte-parole du Gouvernement en passant par le Directeur Général de la santé Jérôme Salomon, que les masques ne « servaient à rien« et qu’il ne fallait pas les porter. Le même gouvernement a pourtant fini par conseiller aux français de porter des masques en tissu, dont l’efficacité est dérisoire.
Une condamnation qui va influencer les procès de la macronie?
Il est intéressant de voir à quel point cette décision n’a pas fait beaucoup de bruit. Mais elle doit inquiéter les ministres (Edouard Philippe, Agnès Buzyn, Olivier Véran et Sibeth N’diaye – Emmanuel Macron étant lui protégé par sa fonction) toujours sous le coup d’une enquête de la Cour de Justice de la République pour ces même faits. Si la probabilité d’être condamné pour ces macronistes de la première heure, ils savent aussi qu’ils risquent moins que devant un tribunal pour enfants, cette cour étant réputée pour étant la plus laxiste qui soit.
Puisque l’Etat n’est pas condamné à verser des indemnisations aux requérants, il se trouve en délicatesse à devoir contester le jugement sur le fond. Le tribunal met en avant le caractère « aléatoire » de la transmission du virus, et contrebalance cette absence de masques par d’autres mesures (confinements, etc.) qu’il estime utile.
Le Gouvernement actuel (où Olivier Véran, est en poste, en charge des relations avec le Parlement) pourrait théoriquement, en droit déposer un recours devant le Conseil d’Etat dans les deux mois légaux qui s’ouvre aussitôt après le jugement. Mais cela parait hautement improbable. Car le fait que cette décision tombe après les élections et au moment où les français pensent plus à leurs vacances qu’à se souvenir que jamais dans l’Histoire récente de la Santé publique, on ne s’est autant foutu d’eux. Et .
« Plus c’est gros, plus ça passe » »
Oui, les mensonges du Gouvernement sur la pénurie de masques (qu’ils sont inutiles et qu’on en avait assez) sont comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Nous ne sommes plus en avril 1986 où le Professeur Pierre Pellerin, en charge de la protection contre les rayonnements radioactifs expliquait à des français crédules au journal télévisé d’Yves Mourousi et Marie-Laure Augry que le nuage de Tchernobyl ne concernait pas la France. Aujourd’hui les français peuvent s’informer sans dépendre de la parole officielle des agences de l’Etat, serinée du matin au soir avec décompte des morts en point d’orgue.
Mais combien de médias vont-ils parler de ce scandale, qui remonte directement à Emmanuel Macron, qui garde les informations sur la gestion de la crise sanitaire sous un strict secret défense ?
Nos articles essentiels sur le scandale des masques
- Quand la gestion des masques vire au carnaval (Article du 9 mai 2020)
- Pénurie de masques: le Gouvernement savait depuis 2018 (Article du 24 avril 2020)
- Le pouvoir accuse à tort la communauté scientifique sur «l’inutilité» du masque (Article du 13 mai 2020)