Suite à l’altercation du 23 septembre 2022, filmée sur les réseaux sociaux entre une élève portant une abaya et sa professeur d’espagnol au Lycée Antoine-Bourdelle de Montauban, suivie d’une pétition de certains élèves «pour la liberté du choix vestimentaire et contre l’islamophobie», le Rectorat a décidé de comprendre l’origine de cette montée communautariste.
Les élèves de ce très grand lycée sont restés chez eux pendant que les professeurs (10 groupes de 30 professeurs) suivaient la formation pour décrypter les mécanismes de l’intolérance. Pendant cette journée de formation, les professeurs ont travaillé sur les valeurs de la République. Au menu, lutte contre le racisme, l’antisémitisme et rappel dans le détail des 25 critères de discrimination interdits par la loi synthétisés dans cette infographie:

Lors de cette formation très consensuelle et très lisse, les vraies problématiques rencontrées en cours sur la montée de l’islamisme ne furent pas abordés. Les termes choisis de laïcisation et sécularisation veulent adoucir une réalité toute autre, celle du radicalisme, abordé en dernière page du fascicule avec quelques réflexions du sociologue Farhad Khosrokhavar
Un livret « Valeurs de la République » qui n’en porte que le nom
L‘Académie de Toulouse a diffusé un protocole, par l’intermédiaire de Fabrice Pappola, référent académique “valeurs de la République” Il reprend tous les cas concrets que rencontreront les Professeurs et revient sur la loi du 15 mars 2004 :
« Le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en oeuvre d’une procédure disciplinaire est précédée d’un dialogue avec l’élève.
En cas de non respect de cette Loi et si aucune conciliation n’aboutie, un conseil de discipline se réunit avec l’étude de 3 cas possibles :
1 – le port par un élève d’une tenue ou d’un signe dont la dimension religieuse est établie à l’entrée d’un établissement scolaire public
2 – le port par un élève d’une tenue ou d’un signe dont la dimension religieuse est établie à l’intérieur de l’enceinte d’un établissement scolaire public
3-le port par un élève d’une tenue ou d’un signe dont la dimension religieuse est «questionnée mais n’est pas formellement établie» par la Loi ou la jurisprudence
Vous l’aurez compris, ce cas N°3 reste très ambigu pour le corps professoral. Tout repose sur « l’intentionnalité du porteur ». peut-on lire dans ce protocole qui précise :
« L’abaya peut constituer “une tenue culturelle” licite, si l’élève qui la porte ne lui confère aucune dimension renvoyant à son identité religieuse »
«En cas de refus constaté, l’élève doit être une nouvelle fois informé que sa tenue soulève des interrogations et que, pour les lever, il convient qu’il se présente le lendemain dans l’établissement sans porter l’élément problématique.»
Un protocole insuffisant, c’est un « écran de fumée »
Sur la vingtaine d’élèves qui portent l’abaya dans ce lycée, les professeurs rencontrent beaucoup de difficulté pour « prouver l’intentionnalité” et considèrent que le protocole ne suffit pas. L’équipe académique annonce programmer une autre réunion pour aider les Professeurs.
Pire, les Professeurs ont baissé les bras ne remontent plus aucun rapport par peur de « s’exposer à la vindicte communautariste des familles« .
La professeur d’espagnol, seule contre tous
La professeur d’espagnol, entourée d’une protection policière permanente (suite à des menaces sur Internet), ne se résigne pas, elle ne laissera pas l’islamisme s’infiltrer de manière pernicieuse. L’établissement n’a pas porté plainte contre l’élève, ça en dit beaucoup sur sa philosophie!
Deux « clans » chez les Professeurs ?
Le premier clan, ce sont les Professeurs, qui, à l’image de la Professeur d’Espagnol, veulent défendre la laïcité à tout prix et en opposition, ceux qui pensent que ces derniers font « du zèle« . Un professeur a même osé écrire en salle des professeurs :
« Notre diversité (vestimentaire) est une richesse »
Ecrit par un professeur du Lycée Antoine-Bourdelle de Montauban
Gérard Catala, adjoint au maire de Montauban, ancien gendarme spécialisé dans le renseignement sur le terrorisme islamiste s’alarme que l’Education Nationale préfère fermer les yeux sur ce repli identitaire, en adoptant le « pas de vague« particulièrement visible à Montauban où même dans les écoles primaires, des élèves de huit ans font la prière en cours de récréation.
De renoncement en renoncement, les équipes éducatives, maintenues dans le flou par leur ministre de tutelle Pap Ndiaye, sont prises comme une bille de flipper dans le grand fracas du communatarisme islamique.
Notre dossier sur l’islamisme à l’école |
• Le silence gêné des profs devant l’islamisation de l’école républicaine: le livre-vérité d’un ancien inspecteur de l’Education Nationale (Août 2020) • L’école de la république face à l’islamisme (Septembre 2020) • Fiche de lecture: «Principal du collège ou imam de la république?» de Bernard Ravet – 287 (Mars 2021) • La laïcité bafouée par la montée de la pratique islamique à l’école (Novembre 2021) • Offensive des tenues religieuses et de la prière islamique à l’école (Septembre 2022) |