C’est l’argument massue du Gouvernement. Le nombre de personnes sans activité (catégorie A) et inscrits à Pôle Emploi a diminué de 114.000 au 4ème trimestre 2022, selon les chiffres de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Certes, en un an, le nombre de chômeurs de la catégorie A a diminué de 9,3%. Et le ministre du travail Olivier Dussopt se félicite sur Twitter de ces chiffres et se garde bien d’en cacher d’autres.
Ces chiffres, c’est le jeu des vases communicants
Derrière le maquillage de ces chiffres, on trouve une politique de radiation assumée
– 53.000 chauffeurs (catégories A, B et C) ont été radiés chaque mois, simplement parce qu’ils ne s’étaient pas présentés à leur convocation, sur le 4ème trimestre 2022
– Le nombre de radiations a atteint 500.000 en 2022, valeur historique depuis 1996.
Quand A dégonfle, c’est B et C qui gonflent :
– le nombre de chômeurs de la catégorie B (emplois très précaires) a augmenté de 8,8% en 2022 et de 30% si l’on compte ceux ayant travaillé moins de 20 heures/mois
–Selon la Dares, l’optimisation de la procédure d’actualisation (courant 2022), « conduirait à une diminution cumulée de 105.000 demandeurs d’emploi en catégorie A entre janvier et novembre 2022, en augmentant le nombre de demandeurs d’emploi en catégories B et C de 90.000 et les sorties de 15.000″. Abracadabra!
Le chômage a augmenté de 46,9% depuis 1996
Le gouvernement se glorifie de se soit disant « plein emploi », avec un retour à l’année 1996, comme si c’était les 30 Glorieuses, sauf que, le chômage global a augmenté de 46,9% depuis cette date.
Emmanuel Macron et Olivier Dussopt peuvent se vanter de voir la catégorie A baisser de 9,3% depuis1996, mais la catégorie B a augmenté de 174%, la catégorie C de 332% et la catégorie E de 79,9% (voir tableau ci-dessous).
La proportion de français en situation précaire ne fait qu’augmenter
Le nombre d’allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA) a augmenté de 47% entre 1999 et 2021 (données DREES) et les apprentis et auto-entrepeneurs ne sont pas chômeurs mais ces deux catégories de travailleurs gagnent à peine de quoi survivre. Ce n’est pas glorieux…
Enfin, les français sont de plus en plus nombreux à quitter les statistiques de Pôle Emploi, non pas parce qu’ils retrouvent du travail (30,1%), mais parce qu’ils leur est impossible de recharger leurs droits (et passent au RSA) ou alors parce qu’ils sont radiés.
