vendredi 31 mars 2023 |

Les poulets de qualité français sacrifiés sur l’autel de la Commission européenne

L’Élysée a donc discrètement manigancé pour fusiller dans le dos les filières du poulet de qualité à la Française. En effet, lors des discussions finalisées en février 2023 entre les États-Membres et la Commission européenne, les intérêts français agricoles n’ont pas été défendus.

Les 3 grandes normes de qualité AOC, Label Rouge et bio, qui avaient été mises en place progressivement en France en 1991, sont dans le viseur d’un projet de la Commission européenne, qui souhaite leur retirer leur étiquetage distinctif.
Car les commissaires européens vont imposer une multitude d’étiquetages de substitution, dont la mention floue « Poulet élevé en plein vent », ouvrant grand la porte aux poulets en batterie brésiliens (les pires du monde) et ukrainiens et fermant celle des poulets en liberté ou semi-liberté.

Sont plus précisément visés, les mentions suivantes:

  • « Alimenté avec (tel pourcentage) de… »
  • « Élevé à l’intérieur – système extensif »
  • « Sortant à l’extérieur »
  • « Fermier – élevé en plein air/en liberté ».

Le coup de grâce pour un secteur en difficulté

Et ce n’est pas une mince affaire, car la branche des poulets fermiers, élevées en plein air ou en liberté, représente environ 20% des 34.000 producteurs de volaille, à la première place européenne, loin devant tous ses concurrents. Alors même que la grippe aviaire sévit de nouveau dans de nombreux élevages, ce coup de poignard est très mal vécu par les éleveurs attaché aux produits de qualité.

Voir la question écrite du sénateur LR de Charente-Maritime Daniel Laurent au Gouvernement, resté sans réponse de la part du ministère de l’Agriculture :

M. Daniel Laurent attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire sur le projet de la Commission européenne visant à réviser les normes de commercialisation européennes concernant l’étiquetage des modes d’élevage des volailles. Les normes actuelles permettent aux opérateurs de mentionner le mode d’élevage de leurs volailles en choisissant parmi une liste de cinq mentions valorisantes, avec des définitions précises telles que « fermier – élevé en plein air » ou « fermier – élevé en liberté ». Seules ces mentions exclusives peuvent figurer sur les étiquettes en Europe et les opérateurs (éleveurs, abattoirs) sont contrôlés pour vérifier le bon respect de ces règles. Grâce à ces normes un étiquetage clair permettant aux productions de volailles alternatives d’être mieux connues des consommateurs et valorisées avec des conditions de concurrence équitables pour tous les producteurs européens, une meilleure visibilité des productions alternatives, une information claire des consommateurs. Or le projet de nouvelles normes présenté par la Commission européenne fin 2022 change complètement les règles actuelles en supprimant l’exclusivité de cette liste. Les cinq modes d’élevage existants devenant facultatifs, c’est-à-dire que tout opérateur européen pourra désormais utiliser n’importe quelle autre mention de mode d’élevage sans aucun contrôle. Une telle évolution aura des conséquences pour la viabilité du modèle avicole français, son mode d’élevage fermier, ses signes de qualité, ou la dynamique économique des territoires. Il est à craindre que la disparition de la liste fermée n’entraîne l’apparition de mentions incontrôlées défavorables pour les consommateurs et la disparition dans les cinq à dix ans des productions fermières élevées en plein air ou en liberté, qui représentent 17 % de la production française (appellation d’origine contrôlée, label rouge et bio) Pour la filière avicole fermière ce projet est une aberration en termes d’information des consommateurs et de protection des agriculteurs. La discussion entre la Commission européenne et les États-membres prendra fin le 2 février 2023, aussi, il lui demande quelles sont les propositions du Gouvernement pour protéger la filière avicole fermière française et les consommateurs.

Qu'avez-vous pensé du contenu de cet article ?

Cliquez sur une étoile pour voter !

Note moyenne 5 / 5. Nombre de vote(s): 15

Soyez la première/le premier à voter

Thomas Yves
Thomas Yves
Responsable éditorial de la Droite au coeur depuis 2020. Intérêts: livres, politique, géopolitique, économie, déconstruction, séparatisme islamique.
Autres articles de cette catégorie:

2 Commentaires

  1. Macron continue à affaiblir la France pour servir son rêve européen. Toit doucement et sournoisement, il détricote nos tissus industriel et agricole. Honte à lui, c’est de la haute trahison !!

  2. Bien sûr mais comment saisir les instances idoines pour s’en défaire, personne ne dit rien, ne fait rien ! Nous sommes livrés en pâture aux ennemis d’hier et finalement de toujours !

Laisser un commentaire

Articles les + populaires

  • STATISTIQUES DU SITE

    • 1 019 579 visites depuis le 21 avril 2020
%d blogueurs aiment cette page :