dimanche 26 mars 2023 |

Les objectifs des républicains pour 2022: reconstruire l’école

Le forum des républicains sur la restauration de la cohésion nationale (…) s’est donc focalisé sur la crise de l’école, la transmission de la citoyenneté, l’assimilation des étrangers et la lutte contre le communautarismeVoici les pistes de réflexion sur l’école:


La crise de l’école 

> Niveau scolaire préoccupant : les résultats du Programme international pour le suivi des acquis (PISA) en 2019 – qui compare les connaissances des élèves de 15 ans de 79 pays – révèlent que le niveau scolaire en France est médiocre, loin derrière les pays les plus performants. Après avoir fortement baissé, les résultats des élèves français ne s’améliorent pas depuis la dernière enquête de 2016. 

> Effondrement de la maîtrise de notre langue : 7 % de la population adulte est en situation d’illettrisme. La dictée du ministère de l’Education nationale démontre que le niveau baisse dramatiquement : en 2015, les élèves CM2 font 68 % de fautes d’orthographe en plus qu’en 1987. Selon le collectif « Sauvons les lettres », un élève sortant du collège a perdu 600 heures d’enseignement du français entre 1976 et 2015. 

> Inégalités scolaires et blocage de l’ascenseur social : selon l’enquête PISA, la France est l’un des pays qui concentre le plus les difficultés scolaires au sein de certains établissements. Les adultes dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur ont 14 fois plus de chances d’être également diplômés de l’enseignement supérieur que ceux dont les parents ont un niveau d’éducation moins élevé. La France est l’un des pays d’Europe où la mobilité sociale est la plus faible. Dans une étude de juillet 2018, l’OCDE a estimé qu’il faut six générations aux enfants des familles modestes françaises (les 10 % les moins riches) pour atteindre le revenu moyen. Par ailleurs, le clivage politique entre « progressistes » et « populistes » semble de plus en plus recouvrir le clivage entre « gagnants » et « perdants » de la mondialisation, largement superposable à la fracture territoriale entre métropoles et « France périphérique » et à la fracture éducative entre « surdiplômés » et « sous-diplômés ».


La fierté de notre Histoire

Des programmes d’histoire décousus abandonnant le récit national : la transmission du récit national et de la fierté d’être Français a laissé place à des programmes d’histoire décousus, l’enseignement chronologique ne faisant son retour que récemment.

> Effondrement de la discipline : selon la DEPP (Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance du ministère de l’Éducation nationale), 442 incidents graves sont signalés chaque jour dans les collèges et les lycées. Selon l’enquête PISA, la France est l’un des trois pays (sur 79) où il y a le plus de problèmes de discipline pendant les cours : un élève sur deux fait État «de bruit et de désordre dans la plupart ou dans tous les cours». Des milliers d’enseignants avaient partagé leur expérience par le hashtag #PasDeVague, révélant de nombreux cas de violence passés sous silence. Et le classement PISA ne mesure pas l’essentiel : la crise de la transmission de la citoyenneté, notamment de l’adhésion à la laïcité.


La montée du communautarisme et l’indifférence aux attentats islamistes

L’aggravation de la menace islamiste (NDLR: lire notre dernier article sur le livre d’Eric Diard) a fait l’objet de développements dans le cadre du forum 7 consacré à l’autorité de l’État. Au-delà des éléments pointés dans ce forum, on observe notamment une dérive de l’instruction à domicile et la multiplication d’écoles coraniques illégales. Un rapport parlementaire de mai 2018 relevait une «croissance ultra-rapide, à trois chiffres, de l’instruction dans la famille» en Seine-Saint-Denis et s’inquiétait que « toute une population scolaire tende à échapper aux écrans radars de l’Éducation nationale ».

Les atteintes à la laïcité à l’école sont fréquentes. Il y a eu quelque 900 signalements pour atteintes à la laïcité en milieu scolaire, entre avril et juin 2019, avec une augmentation de 37 % dans le primaire. Une enquête de l’IFOP de janvier 2018 indique qu’un enseignant sur six constate régulièrement ou occasionnellement des atteintes à la laïcité. Par ailleurs, 45 % des lycéens musulmans interrogés par deux sociologues « ne condamnent pas totalement les auteurs des attentats » de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher et 42 % d’entre eux ne se sont pas sentis concernés par la minute de silence à la suite de ces attentats (Anne Muxel et Olivier Galland, La Tentation radicale, avril 2018).

Par ailleurs, la vie associative, considérée à juste titre comme facteur de cohésion sociale, peut aussi parfois être un levier du communautarisme. L’ensemble des subventions publiques allouées aux associations représentent plus de 30 milliards d’euros par an. De nombreux exemples (comme le réseau Espérance Banlieues ou Habitat Humanisme) témoignent que la vie associative est un des leviers pour renforcer la cohésion nationale. Mais des contre-exemples appellent une vigilance accrue des pouvoirs publics dans le contrôle des subventions a priori et a posteriori.
Une étude la Fondapol de janvier 2018 s’alarmait par exemple que:

« La branche famille de la Sécurité sociale puisse subventionner, via le dispositif VACAF par exemple, des séjours et des camps de vacances pour enfants, durant lesquels ces derniers apprennent les sourates du Livre saint, se familiarisent avec les standards idéologiques islamistes ou bénéficient d’une initiation au voilement des fillettes.». 


Reconstruire l’école de la République 

Pour conjurer le risque de désintégration, l’Éducation nationale doit être notre première priorité. Pour que la langue et la culture françaises soient mieux transmises à tous les enfants de la République, il faut réviser les programmes et restaurer l’autorité du professeur en sanctionnant l’indiscipline. Contrairement à Emmanuel Macron, non seulement nous pensons qu’il existe bel et bien une culture française, mais que nous avons pour devoir de la transmettre.

Créer un examen de français à l’entrée en 6e : tous les nouveaux collégiens qui n’ont pas une maîtrise minimale de la langue française devront suivre le double de cours de français en 6e. Près de 600 heures de cours de français de l’école primaire au lycée ont été supprimées en 40 ans. Il est nécessaire d’augmenter d’une à deux heures par semaine l’enseignement du français du CP au lycée. 

Ne pas enseigner les langues d’origine à l’école primaire NDLR: lire notre article sur l’arabe à l’école). Les Enseignements de la langue et de la culture d’origine (ELCO) doivent être intégralement supprimés, et pas seulement contrôlés par l’État comme l’envisage le président de la République. La langue de la République française est le français ; elle doit être la langue de tous les Français et de tous ceux qui aspirent à l’être. 

Transmettre un héritage commun. Il faut donner à aimer la France, notamment par la transmission du récit national. L’enseignement de l’Histoire de France doit être davantage chronologique et incarné. 

Enraciner nos enfants dans leurs territoires. Mettre en place un enseignement pour transmettre le patrimoine départemental. A titre d’exemple, en Russie, les enfants reçoivent des cours sur l’histoire de leur ville ou de leur village. Cet enseignement pourrait prendre la forme d’un projet tout au long de l’année. 

Réformer entièrement la formation des enseignants qui ne doit plus relever de l’université, ainsi que l’inspection générale de l’Education nationale. Elles ne doivent pas être le laboratoire du pédagogisme le plus abscons ou d’idéologies importées d’outre-Atlantique, mais consister d’abord à rebâtir l’école de la République, expression aujourd’hui vidée de son sens. 

• Lancer un plan de sauvegarde et de réappropriation de notre patrimoine : tous les élèves doivent découvrir le patrimoine français pour apprendre à l’aimer (notamment par des sorties scolaires et des voyages de classe tous les ans). Par ailleurs, le patrimoine culturel français (notamment les églises et les châteaux) étant dans un état désastreux, il est urgent de lancer un plan de sauvegarde du patrimoine. 

Responsabiliser les parents afin de les impliquer. Faire signer aux parents d’élèves perturbateurs un contrat prévoyant des sanctions, pouvant aller jusqu’à la suspension des allocations familiales, en cas de comportements nuisibles et répétés. La loi Ciotti de 2010, abrogée par la gauche en 2013, avait permis, par un effet dissuasif indiscutable, de faire revenir à l’école des milliers d’enfants absentéistes. 

• Faire en sorte que le ministère de l’Éducation nationale, les académies et les chefs d’établissement soutiennent systématiquement les enseignants dès qu’ils font face à des problèmes de discipline jusqu’à faire intervenir les forces de sécurité intérieure dans les cas les plus graves. Il faut en finir avec la hantise de la sanction et la dévalorisation de l’autorité du professeur. 

Envisager de rendre obligatoire le port d’une tenue identique dans les écoles primaires et confier à chaque collège ou lycée le soin de définir un signe dis- tinctif porté par tous les élèves, un signe de reconnaissance commun. Cette te- nue devra être prise en charge par l’État, au moins pour les familles des classes moyennes et modestes. La prise en charge de plusieurs tenues par élève du primaire pourrait être de l’ordre de 100 euros par élève, soit un coût de quelque 675 millions d’euros par an (dans le cas d’une prise en charge complète pour tous les élèves). 

Multiplier les initiatives pour mettre en valeur la réussite d’élèves provenant de milieux modestes, dans les quartiers comme dans le monde rural. Il est important de mettre en avant ceux qui ont réussi. Les cordées de la réussite doivent être généralisées. Mobilisant des étudiants des parcours d’excellence, elles favorisent l’accès à l’enseignement supérieur de jeunes, quel que soit leur milieu socio-culturel, en leur donnant les clés pour s’engager avec succès dans les filières d’excellence. 

Relancer les internats d’excellence. Créés par Nicolas Sarkozy, une quarantaine d’établissements labellisés accueillent des élèves méritants de milieu modeste. La réussite des hauts potentiels provenant de milieux sociaux modestes doit être une priorité politique de premier plan et donc mobiliser suffisamment de crédits budgétaires pour créer de nouveaux internats d’excellence dans tous les départements de France. 

En finir avec la dévalorisation de la culture générale dans l’enseignement supérieur (dont la suppression du concours à Sciences-Po et la suppression de l’épreuve de culture générale à l’ENA sont des exemples). 

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Thomas Yves
Thomas Yves
Responsable éditorial de la Droite au coeur depuis 2020. Intérêts: livres, politique, géopolitique, économie, déconstruction, séparatisme islamique.
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3 Commentaires

  1. Impossible de publier sur Facebook pour la seconde fois avec le message suivant : ErreurVotre message ne peut être envoyé car d’autres personnes ont signalé son contenu comme abusif.Le blocage est il à mon niveau ou à celui de la droite au coeur ???

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