Thierry Solère en pleine éclipse judiciaire

Contre l’ancien organisateur de la primaire de la droite et du centre et ex-porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, 48 ans, la Justice fait, lentement mais sûrement (et parfois avec des questions de déontologie discutables), des découvertes qui l’accablent un peu plus. L’élu LREM est impliqué dans l’affaire de fraude fiscale (des faits portant sur la période 2010-2013), élargie depuis à un possible détournement de fonds publics et trafic d’influence.


Quel lien avec l’affaire Jean-Jacques Urvoas?

Dans le cadre de ces investigations, Solère a déjà effectué une garde à vue en juillet 2018, après que son immunité parlementaire ait été levée, puis a été mis en examen le 11 octobre 2019. Et cette deuxième affaire, distincte de celle des renseignements demandés au Ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, n’en finit pas de s’épaissir.

Dans l’affaire Urvoas, Solère a reçu du Garde des Sceaux en mai 2017 sur son téléphone sa fiche des situation pénale personnelle, au motif duquel, à l’issue de son audition à la Cour de Justice de la République, il risque également de comparaître pour recel (Libération, 26/09/2019), tandis que l’ancien ministre de Hollande risque un an avec sursis.


Solère, un consultant très « actif »

La semaine dernière, jeudi 23 juillet 2020, on a appris par le biais du parquet de Nanterre, dans l’enquête menée par Catherine Denis, que pas moins de 6 chefs d’entreprise pour lesquels il travaillait alors qu’il était au conseil départemental des Hauts-De-Seine mais aussi à l’Assemblée Nationale ont été mis en examen pour «trafic d’influence actif et abus de biens sociaux».

Un dirigeant d’une société informatique avait déjà ouvert le bal des mis en examen le 28 juin 2020 (Le Figaro). Il est reproché à ces individus, venant de l’industrie ou des « amis » dans l’immobilier, d’avoir sollicité auprès de Thierry Solère des faveurs concernant des marchés publics, voire encore plus grave, d’avoir voulu faire passer un amendement (finalement rejeté) à l’Assemblée Nationale sur demande de l’industriel Chimerec, spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets industriels, et dont Solère a été salarié. Cette connexion a poussé les magistrats-instructeurs à enquêter sur un possible trafic d’influence.

Le prochain rendez-vous judiciaire sur la forme pour Thierry Solère sera le 25 septembre 2020 devant la Chambre de l’instruction de Versailles, alors qu’il défendra la nullité des poursuites menées contre lui, après avoir vu son action contre la levée de son immunité parlementaire rejetée, qu’il estimait avoir été construite sur des « faux » et d’oublis d’actes de la défense (Le Figaro, 02/07/2020).

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