syndrome eoliennes justice Tétière

Un couple victime du « syndrome éolien » est dédommagé de 128.000 €

C’était devenu leur projet de vie : ouvrir un gite rural en pleine nature. Le rêve s’est rapidement transformé en cauchemar! Luc et Christel, un couple de quarantenaires belge s’est installé dans le Tarn au cœur du parc naturel régional du Haut Languedoc en 2004. Ils achètent un corps de ferme, le rénove et le transforme en gite en 2006. Deux ans plus tard, 6 éoliennes situées entre 700 à 1300 mètres de leur batisse voient le jour. Pour rappel, en France, la distance pour implanter une éolienne doit être située au minimum à 500 mètres d’une habitation.

C’est en 2013, lorsque le bois entre leur maison et les éoliennes a été rasé que le chemin de croix commence. C’est non seulement la vue mais aussi l’ouie qui sont fortement impactées. En effet, les flashs lumineux blancs au sommet des mats leur donnent «l’impression d’être dans un orage permanent». «C’était une agression visuelle et auditive vraiment terrifiante, encore plus insupportable la nuit» déclare Luc sur France Bleu. Dès lors de nombreux symptomes se multiplient : perte de sommeil, fatigue, maux de tête, vertiges, acouphènes, tachycardie, pertes de connaissance. Ils supportent cette situation pendant deux ans et sont contraints de déménager pour raison médicale. Neuf mois plus tard, les symptomes disparaissent totalement.

Un long parcours judiciaire


En parallèle, un feuilleton judiciaire est entamé dès 2015. Luc et Christel demandent réparation aux deux exploitants du parc éolien devant le tribunal de Castres en 2017. Deux expertises sont réalisées : l’une médicale, l’autre sonométrique, cette dernière révèle l’émission d’infrasons. Le tribunal conclut que le couple est victime du «syndrome éolien», syndrome non reconnu en France. Après de multiples expertises, le couple est débouté en 2020 de toutes ses demandes à la fois d’indemnisation au titre de ses dommages corporels et de la perte de jouissance de son bien. Pour le Tribunal, les nuisances sont normales

Le couple fait appel car en plus des préjudices corporels et moraux, leur corps de ferme datant de 1813 est devenu invendable.
En juillet 2021, la cour d’appel de Toulouse a reconnu la réalité d’un « syndrome éolien », entraînant une altération de leur état de santé. Après six années de démarches judiciaires, le couple a été enfin reconnu victime indirecte des éoliennes.

Même à plus de 500 mètres, comme la loi le stipule, les éoliennes ne sont pas anodines pour la santé. Ce jugement ouvre maintenant la voie à de multiples contestations judiciaires du même ordre!

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