Comment Bruno Le Maire a mis de côté un rapport qui voulait baisser le prix des péages de 60%

Comment Bruno Le Maire a mis de côté un rapport qui voulait baisser le prix des péages de 60%

En bref: Lors de la cession des autoroutes par appel d’offres au secteur privé, par Dominique de Villepin, en 2006, il était convenu que leur rentabilité ne devait pas excéder 7,67%. Or, 16 ans plus tard, les sociétés autoroutières font 12%. Il devraient donc rembourser 55,4 milliards d’euros, qui manquent cruellement aux caisses de l’État dans la période. Mais Bruno Le Maire a, semble-t-il, préféré faire la sourde oreille à ce magot.

L’état des routes prises en charge par l’Etat se détériore, mais pour les sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA), les caisses débordent au point que l’Inspection générale des finances (IGF) et le service d’inspection du ministère de l’Écologie préconisent dans un rapport de 65 pages, demandé par le Ministre de l’Économie et des Finances lui-même, de réduire de 60% le prix des péages sur les 2/3 du réseau.

Sauf que ce rapport a été tenu secret par l’exécutif jusqu’à ce que le Canard Enchaîné ne sorte l’information. Et pour cause, quand on prend connaissance de son détail.


3 options sur la tables pour réaligner la rentabilité

  1. stopper les concessions en 2026 pour APRR et ASF (soit 9,5 ans plus tôt que prévu)
  2. Baisser les tarifs des péages dès 2022 : de 58% pour ASF-Escota et de 59% pour APRR-Area
  3. L’État français prélève plus de 63 % de l’excédent brut d’exploitation dégagé par les deux groupes concessionnaires les plus rentables sur la période allant de 2021 jusqu’à la fin des concessions, soit 55,4 milliards d’euros au total.

Dans ce même rapport, l’IGF demande au Ministre de l’Economie de s’impliquer davantage dans les négociations et dans les avenants avec ces Sociétés car au final, c’est toujours l’automobiliste qui paie, et attendez-vous à une hausse des péages de 4,75% dès le 1er février 2023…

L’État demande des rapports à tout va. Et Bercy, en toute mauvaise foi, de déclarer: « il n’y a pas de surrentabilité »… Tiens donc!


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