Résumé de l’interview de François Baroin au Figaro (avril 2020)

François Baroin, le maire de Troyes et président de l’Association des maires a donné une interview au Figaro le 29 avril 2020 intitulée: « La France n’a pas le droit de se tromper de chemin »

Il y parle de la crise du Coronavirus (beaucoup) et (un peu) des perspectives du monde d’après tant chanté par Emmanuel Macron, mais qui, s’il prend les traits d’une application liberticide, serait à rejeter.

A propos du plan de déconfinement présenté par Edouard Philippe, la veille, il estime que:

« L’abstention du groupe LR est parfaitement justifiée ».

Justifié, car de déconfinement, il ne s’agit en réalité que d’un « confinement allégé », et même s’il reconnait que le Premier ministre a plus écouté les collectivités locales, il constate que la protection des citoyens qui se borne au transport est insuffisante. Un échec supplémentaire sur les tests comme cela s’est produit sur les masques est inconcevable.

Les maires ont senti tout au long de la crise que l’Etat n’a pas été à la hauteur et qu’ils ont dû lui suppléer car ils ont la connaissance du terrain, au kilomètre près. Aujourd’hui il faut une « codécision » avec les maires.

« Les maires ont comblé les manques »

Sur la question du tracking, il déclare: « J’ai la plus grande réserve sur l’application StopCovid », car elle sera évidemment étendue demain à toutes les autres priorités de santé que le gouvernement mettra en avant, et pourquoi pas, hors du champ de la santé.

S’il se dit très humble vis-à-vis de la crise, il ne manque pas néanmoins de rappeler qu’alors qu’il était ministre du budget, au sortir de la crise des subprimes, « nous avons baissé les dépenses de manière très significative », ce qui a permis de « rassurer et rétablir la confiance », même si cela a eu un « effet récessif ». Ainsi il écarte toute hausse d’impôt et compte sur l’innovation européenne en matière de dette. Aujourd’hui, l’Europe, singulièrement muette dans la crise, a manquée son rendez-vous avec l’Histoire. Je propose de créer un dette perpétuelle portée par la Banque centrale européenne, car un accord sur la mutualisation des dettes telle qu’envisagée par Macron n’a aucune chance d’aboutir, du fait de l’opposition des Pays du Nord de l’Europe.

Sitôt le choc de la crise passée, pour le protégé de Jacques Chirac, la relance économique doit passer par quatre secteurs : l’agroalimentaire (souveraineté et exportations conjointes), la santé, l’environnement et le numérique.


Une nouvelle phase de décentralisation

L’élu de l’Aube souhaite une « décentralisation accrue sur beaucoup de sujets », et la fin d’un « jacobinisme structurel » en France. Emmanuel Macron s’était engagé à davantage partager la décision après le crise des gilets jaunes, mais « cette promesse est restée lettre morte ».

« C’est le premier enseignement de cette crise: elle a mis en lumière l’impuissance de l’État dans un certain nombre de secteurs »

Baroin prend en modèle l’Allemagne, où l’articulation entre les consignes nationales qui fixe un « cadre protecteur » et l’échelon des « Landers » fait qu’elle s’en est « mieux sortie » que nous que chez nous, où le ministère de la Santé, les ARS se sont comportées comme des « producteurs de normes » et de « régulateurs budgétaires »


La politique doit reprendre ses droits

D’après le patron des maires de France (depuis novembre 2014), il faut installer les conseils municipaux nouvellement élus dans 30.000 communes (essentiellement les plus petites) au plus vite. Quant au second tour des municipales, il espère qu’il se tienne le plus vite possible quand l’été sera terminé (Un comité d’experts rendra un avis à ce sujet le 23 mai).

De gouvernement d’union nationale, à la suite du bureau des LR (mais pas de Geoffroy Didier) il ne veut pas entendre parler, car cela ne ferait que renforcer les extrêmes. Il vaut mieux pour les républicains voter les textes qui vont dans la bonne direction, et savoir s’opposer quand l’intérêt de la France est en jeu, comme depuis le début du quinquennat. 

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