Un remaniement en forme de chaises musicales, avec deux « Voices » en prime

Le patron des Républicains à l’Assemblée Nationale, Damien Abad, dégomme le remaniement d’Emmanuel Macron et de Jean Castex, qu’il entend « juger sur pièce » avec une formule bien troussée:

« On nous annonçait le grand chamboule-tout, mais c’est plutôt le grand recyclage : les trois-quarts étaient déjà ministres hier ! Quant aux nouveaux, ce sont les anges de la télé-réalité » (Damien Abad, Les Echos, 06/07/2020, 20h51)


Parmi les entrants au gouvernement, deux retiennent l’attention : l’ancien soutien de Martine Aubry, Eric Dupont-Moretti et Roselyne Bachelot. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont jamais été très francs sur leur intention de rejoindre les rangs de la Macronie.


Eric Dupont-Moretti : « la politique, jamais! »

Le pénaliste le plus célèbre de France, interrogé par Marianne le 5 avril 2017, et à la question :

Marianne : Si Macron vous proposait d’être garde des Sceaux ?
Eric Dupont-Moretti: Non ! [Rires.] Que voulez-vous que j’aille faire là-bas ?

Deux ans plus tard, l’homme à la voix de stentor ne riait plus du tout et devait déjà faire face à la fronde des syndicats de magistrats qui lui reprochent notamment de les comparer à des barbouzes.
« Acquitador« , devenu « Ministrator« , devra retirer sa plainte contre X dans le dossier dit des fadettes et composé avec la république des juges qu’il a dénoncé à longueur d’interview.


Roselyne Bachelot : « la politique, plus jamais »

Roselyne Bachelot avait juré ses grands dieux de quitter la politique après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012 (voir ses déclarations édifiantes ci-dessous). Depuis, la télé est devenue sa seconde maison puisqu’elle est devenue chroniqueuse dans «Le Grand 8» sur D8 puis pour LCI. A 73 ans, la squatteuse des plateaux télé, fan d’opéra, avait fait sa prima donna dans la période récente du Covid-19, en se faisant régulièrement le chantre d’Olivier Véran et en infantilisant les médecins libéraux lors de son audition devant la Commission d’enquête sur la gestion du Covid-19.

Roselyne Bachelot – Septembre 2017 : – Jamais je ne reviendrai en politique – Si on vous appelait vous diriez non ? – Je dirais non, tout à fait.
Roselyne Bachelot en 2020, interrogé sur le fait de redevenir ministre: «Mon Dieu, quel malheur! Oh non, mais attendez, c’est un cauchemar !»

« Des vieux messieurs en politique, c’est triste, mais des vieilles dames, c’est pathétique »

Entre la grosse tête de Bachelot et la grosse voix d’Eric Dupont Moretti, il va falloir insonoriser les murs de l’Elysée sous peine que les journalistes puissent tout entendre de l’extérieur.

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