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Désinformation et repentance de la gauche sur la colonisation…

Texte d’une pied-noir en réaction à l’émission « Décolonisations, du sang et des larmes«  de France 2 de mercredi 7 octobre 2020 sur la décolonisation.


Monsieur David Korn-Brzoza,

J’ai regardé hier sur France 2 votre documentaire « Décolonisations, du sang et des larmes« . Permettez-moi de vous dire, en préambule, que je l’ai trouvé d’une effarante malhonnêteté intellectuelle et d’un manichéisme qui, à lui-seul, ôte à votre « œuvre » tout caractère historique. Juste de l’idéologie, une mise en accusation de la France, sans nuances. Une vision hémiplégique de ce pan de notre histoire.

Je ne vous parlerai que du volet Algérie que je connais bien, mes racines étant celles d’un enfant de Pieds-Noirs, ce dont je suis extrêmement fier. Je vous ferai part néanmoins de mon interrogation quant à l’évocation de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion dans un documentaire sur la décolonisation. Ne sont-ce toujours pas des départements français ?

Un élément résume à lui-seul votre parti pris, c’est l’évocation du 26 mars 1962 à Alger et le silence concernant le 5 juillet de la même année à Oran. Le premier fait servait votre propos, il s’agissait de condamner l’armée française qui avait tiré sur ses propres citoyens. Mais aucune allusion au massacre des européens d’Algérie à Oran alors que l’indépendance était proclamée.


« Abject »

Surtout ne pas mettre en accusation les indépendantistes et ne pas évoquer leurs exactions. Un autre élément qui m’a indigné est votre évocation de l’attentat du Milk Bar à Alger. Vous interrogez à ce propos Mme Danielle Michel Chiche mais vous vous êtes bien gardé d’avoir la même démarche avec Mme Nicole Guiraud (sans doute connaissiez-vous ses positions). Vous avez montré la photo de Mme Michel Chiche, enfant, amputée d’une jambe mais vous avez, si j’ose dire, coupé cette photo bien connue où Mme Guiraud, également enfant, amputée d’un bras, est assise à ses côtés. Vous l’avez amputée une seconde fois, c’est abject.

Le seul point positif que vous avez évoqué, c’est la construction d’infrastructures, pour rajouter aussitôt qu’elles ne servaient qu’à acheminer les matières premières vers la métropole. C’est donc le cas des écoles, des hôpitaux etc ? Et vous ne maîtrisez absolument pas le sujet puisque la France a beaucoup plus injecté financièrement en Algérie que ce qu’elle a pu en retirer. Il suffit de regarder les échanges commerciaux de cette époque et les plans de développement. Votre évocation de l’Armée d’Afrique est un modèle de désinformation.


Classes populaires

A aucun moment vous n’indiquez que les européens d’Algérie en constituaient la moitié et aucune image ne le montre. Je discutais ce matin avec ma mère. Elle ne se reconnaît pas, comme l’immense majorité des Français d’Algérie, dans le tableau que vous brossez. Ma mère se souvient de 3 communautés (chrétienne, juive et musulmane) qui cohabitaient en bonne intelligence. Ma grand-mère, après l’école, donnait un goûter (un bout de pain et du chocolat, car ses moyens étaient très limités) à tous les enfants du quartier, sans distinction de race ou de religion. Jamais vous n’avez dit que les Français d’Algérie étaient quasiment tous d’une classe populaire… non pas des colons comme vous le laissez supposer.

La terroriste meurtrière Zohra Drif, à qui vous faites la part belle, dit qu’il ne faut pas écrire l’histoire avec une gomme. Plus moderne, vous avez utilisé du blanco… et vous n’y êtes pas allé de main morte. Un mail ne se prête pas à ce que je relève tous vos oublis ou vos altérations de la vérité. Je le ferai à tête reposée dans un courrier.


La détestation de nous-même

Vous vous êtes repu, dans votre documentaire, de drames humains. Permettez-moi de vous en apprendre un. En février 2019, mon père mettait fin à ses jours. Le manque cruel de son Algérie natale et son histoire de déraciné n’y sont pas étrangers. Mais cela vous ne pouvez le comprendre. De toutes façons, cette autre vérité va à l’encontre de votre idéologie et ne vous intéresse pas.

En conclusion, si vous avez voulu inculquer aux Français la détestation d’eux-mêmes et de leur histoire et souffler sur les braises de la haine des descendants des populations de l’ancien empire français, félicitations, pari réussi !

Lionel VIVES-Annie

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