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Cette sottise macroniste du « privilège blanc »

En admettant un « privilège blanc » comme quelque chose de factuel, le Président de la République Emmanuel Macron a commis une nouvelle faute sur le terrain idéologique, accentuant les fractures sociétales dans un pays qui na pas besoin de cela. Ce terme très populaire aux Etats-Unis, a été popularisé en 1989 par la chercheuse blanche Peggy McIntosh dans un long article « Privilège blanc: vider le sac à dos invisible » qui fait – parait-il – référence dans les sciences sociales Outre-Atlantique. De nos jours, c’est ce même concept qui a poussé un journal important, le New York Times à écrire «Noir» en majuscule et «blanc» en minuscule.

Mais pour revenir à Emmanuel Macron, c’est comme s’il n’avait pas compris que les Gilets Jaunes, ce que d’aucuns a qualifié de « petit peuple blanc », n’avait jamais existé. Et pour cause, la couleur de peau blanche reste majoritaire dans notre pays, peu importe les apports de l’extérieur. Et puis, il y a le plan politique, où le mot privilège, qui renvoit à la fin de l’Ancien Empire, mais aussi au tribunal révolutionnaire. Nous ne sommes ni l’Afrique du Sud de l’apartheid jusqu’aux années 1990 ni les Etats-Unis d’avant 1968. Pire, il enferme les individus dans une couleur de peau, un déterminisme qui n’a rien de Républicain. Le « privilège blanc » est un substrat du multiculturalisme.

C’est d’ailleurs au Parti socialiste qu’on a sonné le tocsin le plus fort contre cette expression, dès le moi de juin 2020, sous la plume de Corinne Narassiguin, secrétaire nationale à la coordination du PS:

« En France, la lutte contre les privilèges est entendue comme une lutte contre des inégalités d’ordre patrimonial, économique et social. C’est l’héritage de la Révolution française. Importer en France l’expression ‘privilège blanc’, c’est vouloir plaquer l’histoire des Etats-Unis sur l’histoire de France, sans respecter ni l’une ni l’autre ». 

Corinne Narassiguin, tribune au Monde, 09/06/2020

La conséquence de cette prise de vocabulaire est aussi protocolaire: c’est l’historien Pascal Blanchard, proche du racialiste Lilian Thuram et de l’indigéniste Rokhaya Diallo, qui a été choisi pour présider une commission pour fournir une nouvelle liste de noms de « personnes de couleur » pour en tirer des noms de rues ou de places.

Encore une fois, Emmanuel Macron le racialiste se complait dans une forme de déformation du récit national au profit de lubies idéologiques qui peuvent s’avérer, sur le court terme, plus dangereuses qu’il ne feint de le penser. Au lieu de traiter le problème des discriminations, on flatte la « victimisation » qu’il – comble de l’ironie – fustige dans ce même article.

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