Dupond-Moretti: ulcéré d’avoir été espionné dans l’affaire des écoutes téléphoniques contre Sarkozy

Le point révélait hier une bombe dans les affaires des « écoutes téléphoniques » de Nicolas Sarkozy : les magistrats du Parquet National Financier (PNF) auraient mis sur écoute non seulement Nicolas Sarkozy et son avocat dans plusieurs affaires, Maître Thierry Herzog, mais aussi une dizaine d’avocats de renom entre 2014 et 2019.


Le but de ces écoutes secrètes et illégales auraient été de savoir, selon l’hebdomadaire, qui aurait « balancé » à l’oreille de l’Ancien Président de la République l’existence de ses écoutes avec la fameuse ligne « Paul Bismuth« . Cette affaire a été la queue de comète de l’affaire dite Bettencourt, où Nicolas Sarkozy a été mis hors de cause. Dans ces dernières révélations, on apprend que des factures téléphoniques détaillées d’avocats et de personnes travaillant autour du dossier auraient été analysées à la loupe et que certains d’entre eux auraient été géolocalisés. Et là, attention, on ne parle pas de StopCovid, mais d’un véritable dévoiement de la Justice, qui n’a pas mis ces pièces dans le dossier d’instruction. Choqué, Maître Dupont Moretti a annoncé aujourd’hui vouloir porter plainte pour dénoncer des méthodes de « Barbouzes » selon ses propres mots car :

On a surveillé pendant 15 jours mes fadettes (Ndlr : les relevés téléphoniques), mes facturations détaillées pour savoir qui j’appelle et de qui je reçois des appels. Cela viole à la fois l’intimité de ma vie privée, cela viole mon secret professionnel et le secret de mes correspondances » (…) sachant pertinemment que ma plainte a « peu de chances d’aboutir ». (LCI, 25/06/2020)

Le ténor du barreau parle désormais de la « République des juges » en comparant la France au Venezuela et à la Corée:

« On a atteint des sommets, les juges doivent aussi rendre des comptes de ce qu’ils font » (LCI)


Un faisceau de soupçons au-dessus des parquetiers

N’oublions pas que ces jours-ci, Madame Houlette, ex-directrice du PNF, a dénoncé sous serment avoir subi de lourdes pressions lors de son audition devant la Commission d’enquête parlementaire le 10 juin 2020. Ces pressions ont été subies alors que François Fillon, caracolait en tête des sondages dans la campagne des Présidentielles de 2017.

Ce même Parquet National Financier est encore regardé à la loupe dans l’affaire d’Alexis Kohler. Le secrétaire général de l’Elysée, soupçonné de conflit d’intérêt et ayant omis de prévenir de l’existence de ses liens familiaux avec l’armateur italo-suisse MSC. Négligence, on ne peut pas y croire; n’aurait-il pas profité de ses liens pour favoriser cette Société? Sinon, pourquoi Emmanuel Macron aurait-il adressé au PNF une missive qui a miraculeusement permis de classer cette affaire sans suite et disposant pourtant de pièces très solides en matière de conflits d’intérêts.

En une semaine à peine, ces trois affaires entachent grandement la notion d’indépendance de la justice. Continuez à suivre l’actualité, nous ne sommes pas à l’abri d’un quatrième rebondissement!

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