gray rocks on the shore

(MàJ) À Callac, le maire renonce à l’installation de familles africaines sous la pression des habitants

Mise à jour du 11 janvier 2023: Sous la pression populaire, le maire de Callac (Côtes-d’Armor), Jean-Yves Rolland, a officialisé l'abandon du projet d’accueil d'immigrés nommé "Horizon" et soutenu par un fonds de dotation privé (voir article ci-dessous): «Personnellement, j’étais pour le projet mais ce n’était plus tenable, le conseil municipal allait tomber (…) À un moment, il faut trancher». 
Mais le maire divers gauche précise tout de même: «Malgré cela, Callac est, et restera, une terre d’accueil pour toutes nouvelles populations, réfugiées ou pas« (La Croix)

Article d’origine du 30 octobre 2022: À Callac, dans les Côtes d’Armor, le projet du maire «de gauche», élu en 2020, adepte de l’écriture inclusive et animé par «des valeurs profondes d’accueil de l’autre» de loger des migrants d’Afrique Subsaharienne, embrasse celui d’Emmanuel Macron de répartir les migrants dans les campagnes françaises.

Mais auprès de ses 2.200 concitoyens, ça ne passe pas du tout. Ils ne digèrent sans doute pas que sur les 38 migrants d’ores et déjà installés à Callac depuis deux ans, aucun n’ait encore trouvé d’emploi. (Le Télégramme, 16/10/2022)

Dans le cadre du projet Agir (Accompagnement global et individualisé des réfugiés), l’association Viltaïs a déjà acquis deux maisons pour loger en novembre deux familles, l’une centrafricaine et l’autre soudanaise, composées respectivement de six et dix personnes. Et une troisième maison est en cours d’acquisition. L’association est censée aider la famille pendant un an puis se délester sur la commune.
Mais quelles perspectives pour ces familles, qui seront cinq à l’horizon du printemps 2023 si le calendrier se déroule comme prévu?


Opposition de 80% des habitants

Pour un programme national qui vise à «systématiser l’accompagnement vers l’emploi et le logement des bénéficiaires de la protection internationale», ça laisse effectivement songeur. Surtout quand on sait que le taux de chômage à Callac n’est pas du tout dans la moyenne nationale: 18%. Et que même la préfecture peine à croire les efforts de la mairie.

Du côté des opposants, on est pris entre volonté d’agir et ne pas être récupéré politiquement par l’extrême droite, qui a saisi l’aubaine. Ainsi, Danielle Le Men, présidente de l’association « Les Amis de Callac et des environs » dénonce l’hypocrisie ambiante autour du nouveau projet d’accueil:

Quelle incohérence chez ce maire, qui prétend faire avancer le projet avec tous les Callacois, alors même qu’il a reconnu récemment, sur le marché, que ceux-ci y sont opposés à 80 %, raison pour laquelle il refusait d’organiser un référendum!

Danielle Le Men, présidente de l’association « Les Amis de Callac et des environs »

Le projet Horizon, doté de l’argent d’un fonds d’investissement « merci », de riches parisiens (« de gauche » eux aussi) vise lui à créer un quartier au centre de la ville dédié aux migrants, en promettant un suivi sur 10 ans.

Le 17 septembre 2022, deux manifestations – une pour l’accueil des migrants, l’autre contre – avaient provoqué de vives tensions dans la commune. De plus le maire avait fait interdire par arrêté qu’on fasse signer des pétitions sur le marché de la ville, craignant que celle qui demande le blocage du projet ne prenne trop d’ampleur. Pour l’instant, elle a recueilli près de 500 signatures. Le maire, lui, promet de la concertation, pour « expliquer le projet » et le faire « digérer » (sic) à la manière des grands débats d’Emmanuel Macron.


Image de couverture : Image d’illustration

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