Report des régionales après la Présidentielle: les élections, ce n’est pas un jeu de dé!

A la mi-juin, Emmanuel Macron avait laissé entendre lors d’un déjeuner avec Renaud Muselier, président de l’Association des régions de France), Jacqueline Gourault (ministre chargée des territoires et de collectivités) et François Bonneau (président délégué de Régions de France) qu’il pourrait accélérer les subventions aux régions pour accentuer la reprise économique post-covid en échange d’un  »petit service » qui est tout sauf anodin:

« Je vous aide (financièrement) si vous m’aidez à reporter les régionales après la présidentielle » (Propos rapportés par l’Express, 16/06/2020)


Chacun sait que les élections régionales en 2015 ont vu gagner la droite gagner 7 régions avec des poids lourds comme Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse (partie des LR le 5 juin 2019) ou Xavier Bertrand (parti des LR le 11 décembre 2017), entre autres. Le prochaines élections régionales doivent avoir lieu en mars 2021, un peu plus d’un an avant la présidentielle. Or, tous ces adversaires sortirait certainement renforcés politiquement d’une victoire auxdites élections.


La défense de la majorité

Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, défend aujourd’hui ce qui est vu par beaucoup comme un chantage du Président Macron: « On leur donne les compétences et l’argent, mais quand il y a un problème, ils se tournent vers l’Etat. Si on veut faire quelque chose, il faut que cela soit massif et si c’est massif, ce n’est pas compatible avec le calendrier électoral ». (l’Express, 26/06/2020) 

Et Richard Ferrand, président de l’Assemblée Nationale, enfonce le clou: ‘si la décentralisation doit être massive, s’il s’agit d’une urgente nécessité, alors il faut reporter les élections de mars 2021″

Si certains élus dans les conseils régionaux ne voient as d’un mauvais oeil l’idée de prolonger leurs mandats d’un an, un an et demi, d’autres sont vent debout comme la manœuvre dilatoire de la majorité. Ainsi, Xavier Bertrand avait aussitôt réagi à la proposition:

« Les élections, ce n’est pas un jeu de dés ! Derrière les élections, c’est le peuple, et le peuple on le respecte« 

Du côté de Christian Jacob, on est encore plus incisif : Et pourquoi ne pas décaler les présidentielles tant qu’on y est? (Les républicains, 25/06/2020)


Trafic d’influence ?

Selon l’entourage du chef de l’Etat, qui tente de désamorcer les polémiques (notamment avec une nouvelle action d’anticor contre le Président de la République pour trafic d’influence), la question du calendrier n’est pas isolé du reste des discussions avec les chefs des régions: « Le chantier de fond ouvert avec les régions ne saurait se résumer à une discussion sur le calendrier électoral. C’est une perspective plus globale ».

Pour entériner cette interversion, le chemin est long toutefois. Il faut en effet passer non seulement par le Parlement, mais aussi par le Conseil constitutionnel.

Un commentaire

  1. NIET !!! NIET !!! aux tripatouillages présidentiels, c’est illégal de manoeuvrer au sommet de l’Etat pour garder son petit siège à date bien arrétée. POINT. Cela frise de trés prés à un genre de dictature camouflée…….

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